New York, nouvelle plateforme pour les droits ?

Immeubles en construction, New York. - Photo Fabrice Piault/LH

New York, nouvelle plateforme pour les droits ?

Surfant sur la fragilisation de la foire professionnelle BookExpo, boudée par les étrangers, BolognaFiere et Publishers Weekly préparent la New York Rights Fair qu’ils ont annoncée pour fin mai 2018.

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Par Fabrice Piault,
avec Créé le 09.06.2017 à 01h32

Un cocktail avec quelque 200 éditeurs, agents et journalistes sur le toit d’un hôtel branché, suivi le lendemain d’un dîner pour 40 VIP dans l’un des meilleurs restaurants italiens de la ville : BolognaFiere et Publishers Weekly ont mis les petits plats dans les grands pour lancer, la semaine dernière à New York, la New York Rights Fair (1). La première édition de cette nouvelle plateforme d’échanges de droits et de licensing est prévue du 31 mai au 1er juin 2018. "Cela fait deux ans que nous y réfléchissions", indique George Slowik, le P-DG de Publishers Weekly, qui coorganise déjà avec BolognaFiere et la Foire du livre jeunesse de Bologne (l’une des 75 manifestations de BolognaFiere dans le monde) Global Kids Connect, une conférence annuelle spécialisée jeunesse dont la troisième aura lieu le 4 décembre prochain à New York.

Les deux partenaires s’appuient sur The Combined Book Exhibit pour l’organisation matérielle de l’événement au Metropolitan Pavilion, au cœur du quartier de Chelsea, à Manhattan. Ils espèrent mobiliser les éditeurs américains dont un grand nombre ne se déplace pas à Bologne, ni même à Londres, comme les étrangers qui avaient coutume de participer à BookExpo America, mais ont peu à peu cessé de le faire depuis dix ans, alors que la manifestation se resserrait. Surtout, ils comptent attirer aux côtés de la communauté éditoriale et de celle des agents et coagents le monde de l’audiovisuel, dont les nouveaux producteurs tels Netflix, Amazon, Showtime ou HBO.

Les éditeurs britanniques répondront présent, assure la directrice générale de la Publishers Association, Emma House. Leurs homologues italiens et chinois seraient intéressés. Côté français, le Bief, qui ne tient plus de stand à BookExpo depuis une décennie, réfléchit à une participation.

Complémentaires

Bien que les échanges de droits n’aient jamais été au cœur de l’activité de BookExpo, la création aux mêmes dates de la New York Rights Fair (NYRF) vient perturber les efforts de Reed Pop, organisateur de la manifestation professionnelle, pour contrecarrer son affaiblissement structurel depuis que la révolution numérique a bouleversé les dispositifs de communication entre éditeurs et libraires américains. "Cela aurait été mieux d’intégrer les deux initiatives sous le même toit, philosophe Lance Fensterman, le patron de Reed Pop. Mais elles sont complémentaires, et ce n’est pas inhabituel que des événements satellites gravitent autour d’une manifestation telle que la nôtre."

Pour l’heure, Reed Pop cherche surtout à développer BookCon, sa nouvelle foire grand public en plein essor, organisée depuis quatre ans dans le prolongement de BookExpo pour permettre aux éditeurs d’amortir leur investissement dans la manifestation professionnelle. "Avec trois jours centrés sur les libraires et autres distributeurs, dont le premier dédié aux conférences, et deux jours voués au grand public et aux médias, nous formulons une offre globale", plaide Lance Fensterman.

(1) www.newyorkrightsfair.com

09.06 2017

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