Nathalie Azoulai, Hakan Günday et Nicole Lapierre - Photo Photo Olivier Dion
Nathalie Azoulai, Hakan Günday et Nicole Lapierre, lauréats du Médicis 2015
Finaliste du Goncourt et du Femina, Nathalie Azoulai, l'auteure de Titus n'aimait pas Bérénice paru chez P.O.L, reçoit le Médicis français tandis que l'écrivain turc Hakan Günday est couronné dans la catégorie étranger pour Encore, publié par Galaade. Le Médicis essai est remis à Nicole Lapierre pour Sauve qui peut la vie (Le Seuil).
Nathalie Azoulai, a reçu, jeudi 5 novembre, le prix Médicis pour Titus n’aimait pas Bérénice, son roman paru chez P.O.L. Elle faisait partie des finalistes du Femina, du carré final du Goncourt et était le Choix de l'Orient pour le Goncourt. Elle l’a emporté par 6 voix contre 3 pour Charles Dantzig (Histoire de l’amour et de la haine, Grasset) dès le premier tour. “C'est un coup de projecteur formidable que j'accueille avec beaucoup de joie et de plaisir ”, a déclaré son éditeur.
Dans ce roman, Nathalie Azoulai raconte comment une femme, délaissée par son amant incapable de quitter sa femme, s'identifie à Bérénice. Pendant deux ans, dans l'espoir de surmonter cette rupture, elle revisite la vie et l'œuvre de Racine pour comprendre comment il fut capable de décrire la passion amoureuse avec autant de justesse.
P.O.L. obtient ainsi son troisième prix Médicis, après Mathieu Lindon (Ce qu'aimer veut dire) en 2011 et Marie Darrieussecq (Il faut beaucoup aimer les hommes) en 2013.
Etranger et Essai
Hakan Günday- Photo SELEN OZER/GALAADE
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Le Médicis du meilleur roman étranger a été décerné à Hakan Günday pour son roman Encore publié chez Galaade. Il a été choisi après seulement un tour par cinq voix contre deux pour Javier Cercas (L’imposteur, Actes Sud), une pour Eirikur Orn Norddhahl (Illska, Métailié) et une pour Robert Seethaler (Une vie entière, Sabine Wespieser).
Dans ce troisième livre à être traduit en français, le romancier turc aborde un sujet à l'actualité brûlante, le trafic d'êtres humains, puisqu'il met en scène un père et son fils, tous deux passeurs de clandestins qui traversent la Méditerranée sur des embarcations de fortune. Dans l'avant- critique consacrée à l'ouvrage dans Livres Hebdo, Sean James Rose écrit "Encore est le roman du struggle for life, doublé d’un Robinson Crusoé psychologique, une histoire de reliquat d’humain incarné par Cuma, un jeune Afghan, qui donne à Gazâ une grenouille en papier."
Après trois tours de scrutin, le Médicis du meilleur essai revient à Nicole Lapierre pour Sauve qui peut la vie (Seuil) qui a obtenu sept voix contre deux pour Alain Jaubert (Casanova l'aventure, Gallimard). Dans cet essai, la sociologue part de l'histoire intime de sa famille, des drames collectifs et privés, pour aborder les thèmes qui lui tiennent à coeur. Souscrivant à un optimisme de volonté, elle fustige la montée des préjugés, de l'injustice, de l'intolérance et lutte contre l'accablement qui en résulte. “Je suis très heureuse particulièrement pour ce livre là car c'est le livre dans lequel j'ai mis le plus de moi-même ”, a-t-elle commenté. Son éditeur Maurice Olender a lui souligné que “ce livre occupe exactement le lieu entre le savoir et la littérature”.
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Par
Adèle Buijtenhuijs
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