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À Mulhouse, les lecteurs peuvent sauver la librairie Bisey en échange d’une étagère à leur nom

En difficultés financières, la librairie Bisey a lancé une campagne participative et propose de graver le nom de ses donateurs sur ses étagères. - Photo Librairie Bisey

À Mulhouse, les lecteurs peuvent sauver la librairie Bisey en échange d’une étagère à leur nom

En difficultés financières, la librairie Bisey à Mulhouse, sacrée plus belle reprise en France par Livres Hebdo en 2020, a lancé une campagne de financement participatif, offrant aux lecteurs d’inscrire leur nom sur une étagère en échange d’un don.

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Par Élodie Carreira
Créé le 18.09.2025 à 17h03 ,
Mis à jour le 19.09.2025 à 09h43

Au cœur de Mulhouse, la librairie Bisey est une institution à part entière au patrimoine de la cité alsacienne. Fondée en 1906 par Georges et Marguerite Bisey, elle a traversé les guerres, résisté à l’arrivée des grandes surfaces culturelles et tenu bon face aux bouleversements du secteur. Mais l’institution centenaire, dirigée depuis 2019 par Luc Widmaier, ancien bras droit du petit-fils des fondateurs, vacille aujourd’hui sous le poids d’importantes difficultés financières.

La faute à un ambitieux chantier de restauration, engagé en 2023 pour offrir un nouveau souffle au bâtiment du XVIᵉ siècle qui lui sert de local commercial, place de la Réunion. Prévus initialement pour durer neuf mois, les travaux s’éternisent depuis deux ans. Transférée dans un local provisoire, Cour des Maréchaux, l’activité de la librairie – qui a d’ailleurs reçu en 2020 le prix Livres Hebdo de la meilleure reprise – paie désormais au prix fort ce retard qui menace son avenir.

Afin de surmonter cette passe difficile, l’équipe de la librairie a donc lancé une campagne de financement participatif, proposant aux donateurs de voir leur nom gravé sur une étagère de l’enseigne, en guise de remerciement.

Un retour dans les locaux historiques « fin septembre »

« Les travaux étaient initialement prévus pour une durée de neuf mois. Hélas, la fragilité du bâti, ainsi que différents problèmes rencontrés durant les travaux font qu’elle n’est toujours pas ouverte », explique Luc Widmaier, dans une vidéo publiée simultanément à la cagnotte en ligne, sur Ulule. Selon son gérant, la librairie devrait réintégrer ses locaux historiques « fin septembre ».

Cependant, la prolongation des travaux ces derniers mois a déjà lourdement affecté son activité, occasionnant une « grosse perte d’exploitation », due à son installation temporaire dans un quartier « moins visible » — perdant de facto une clientèle de passage qui représentait jusqu’à 25 % de son activité. Mais aussi en raison d’une augmentation d’environ 30 % du budget initialement prévu pour le chantier, portant le dépassement à 300 000 euros.

Opération « Adopte une étagère ! »

Pour maintenir l’activité et les emplois, venir à bout du projet architectural en cours et célébrer ses 120 ans l’année prochaine, la librairie a donc fait appel à la générosité de ses lecteurs et clients fidèles. En remerciement des contributions, la librairie entend proposer divers lots et un geste hautement symbolique : permettre aux lecteurs « d’adopter une étagère » en y faisant apposer leur nom. « Nous inscrirons ainsi aux yeux de tous, et pour les générations à venir, votre amitié pour notre librairie et votre amour du livre en général », a ainsi indiqué l’équipe de libraires.

En seulement une semaine de mise en ligne, la librairie a déjà réuni plus de 230 contributions, totalisant un peu plus de 23 000 euros, soit presque la totalité des 25 000 fixés pour atteindre le premier palier de la campagne.

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