Moulins-sur-Allier (03) a vécu pendant quatre jours à l'heure de l'illustration contemporaine. A l'initiative de Nicole Maymat, fondatrice des éditions Ipomée, l'association Les Malcoiffés, en partenariat avec le Centre de l'illustration de Moulins, a organisé son premier Festival des illustrateurs, du jeudi 29 septembre au dimanche 2 octobre.

Le choix de huit lieux différents pour les expositions des illustrateurs, par un week-end ensoleillé, a été particulièrement réussi, les visiteurs déambulant dans le coeur historique de la ville. Ainsi a-t-on pu être saisi par les mannequins et autres compositions d'art brut des Chats pelés dans le hall du conseil général, admirer les travaux d'Henri Galeron dans le salon d'honneur de l'hôtel de ville, les illustrations de Loren Capelli à la galerie des Bourbons, tomber sur celles de Natali Fortier parmi les livres anciens de la très belle librairie Devaux, regarder les gravures de Benoît Jacques au milieu des presses des Imprimeries réunies, ou surprendre Georges Lemoine dans la cathédrale en train d'expliquer comme il choisit son papier. Sans oublier les très belles expositions consacrées à Frédéric Clément au musée Anne-de-Beaujeu et à Kitty Crowther au Centre de l'illustration.

Dans le jardin du Centre de l'illustration se trouvait une tente avec une librairie proposant les ouvrages des illustrateurs invités, tenue par les librairies Moulins aux lettres et la librairie Sorcières clermontoise Papageno, tandis que se déroulaient en plein air les rencontres avec les artistes. 200 personnes ont aussi assisté vendredi à la journée professionnelle sur la couleur et le trait, clôturée le soir par un concert mémorable des Têtes raides.

Parallèlement, le grand prix de l'Illustration, doté de 3 000 euros et organisé par le Centre de l'illustration, a été remis samedi à 15 h à Zaü pour son album Mandela, l'Africain multicolore, aux éditions Rue du monde. “C'est le résultat d'un travail de 15 ans avec l'éditeur Alain Serres, qui en a écrit le texte. C'était très intéressant de créer les pages en noir et blanc, moi qui travaille uniquement en couleur, pour les 27 ans que Mandela a passés en prison et pour lesquels je n'avais qu'une unique photo”, a-t-il commenté. Zaü succède à Régis Lejonc, lauréat 2010 pour Quelles couleurs ! (Thierry Magnier).