Confronté à une très grande fragilité économique et à l'absence de repreneurs, le monde de la librairie verra disparaître au moins quatre points de vente d'ici à début novembre.
Le 30 septembre, Régis Bel a fermé à Béthune la libairie-papeterie qui portait son nom depuis 1968... mais qui existe depuis le début des années 1920. A près de 80 ans, Régis Bel se retire sans avoir pu trouver de successeur.
Le 22 octobre, Le Classique, situé dans le centre-ville de Cognac, tirera également le rideau. Créée il y a cinquante ans et reprise en 1994 par Guy et Maryse Castel, aujourd'hui désireux de prendre leur retraite, la librairie de 160 m2, rénovée il y a trois ans, n'a pas trouvé de repreneur. "Les candidats qui se sont présentés ont vite été refroidis par l'arrivée prévue fin octobre d'un Espace culturel Leclerc de 2 000 m2 », analyse Maryse Castel.
Le 31 octobre, ce sera au tour de Regards à Marseille. Molly Fournel prend elle aussi sa retraite sans avoir pu transmettre sa librairie, réputée pour son fonds en arts et en sciences humaines. Mais, pour sa fondatrice, cette triste issue est aussi "un dommage collatéral de la politique de la Ville ». Installé dans l'enceinte de la Vieille-Charité, qui regroupe différentes instances culturelles, l'établissement est victime, selon Molly Fournel, de l'absence d'expositions temporaires régulières au sein des musées.
Enfin, le 5 novembre, le spécialiste BD de Quimper, Dites 33, fermera mais pour des raisons différentes. La librairie, créée il y a quinze ans et employant deux personnes, n'a plus les moyens de poursuivre son activité. "Le recul continu de nos ventes au cours des trois dernières années nous conduits aujourd'hui à la cessation d'activité », explique son directeur.