En reprenant fin avril la librairie Syllabes à Millau (Aveyron), Nicolas Azéma, 34 ans, est revenu là où tout a commencé pour lui. « C’est ici que j’ai entamé ma carrière, juste après mes études. J’y suis resté deux ans et demi », explique celui qui a succédé à Ghislaine Calmet, partie à la retraite après 25 ans de bons et loyaux services, dont une dizaine à la tête du magasin.
Formé au métier de libraire à Aix-en-Provence puis à Bordeaux, Nicolas Azéma a toujours voulu posséder sa propre enseigne. C’est d’ailleurs pour « étoffer [son] parcours et monter en responsabilités », qu’il rejoint en 2018 la librairie L’Échappée belle à Sète. « J’y ai beaucoup gagné en expérience en tant que responsable du rayon BD », raconte-t-il. Mais pas seulement. De nature volontaire et éclectique, le libraire en a également profité pour s’initier aux relations avec les collectivités, à la comptabilité, ou encore aux réseaux sociaux.
« Reprendre une librairie pour faire perdurer une histoire »
Mais voilà que six ans plus tard, Ghislaine Calmet, avec qui il a gardé contact, lui annonce vouloir partir à la retraite et chercher un repreneur. Pendant un an, le libraire est donc de nouveau embauché pour préparer la transition en douceur et renouer avec la clientèle locale. « J’ai toujours eu à cœur de reprendre une librairie pour faire perdurer une histoire, et éviter qu’un lieu culturel ne disparaisse avec le départ de son gérant », confie-t-il.
Créée en 1993 par deux amies, la librairie Syllabes est en effet un acteur culturel majeur de la commune aveyronnaise. « Sa taille est idéale pour Millau qui est une ville d’avenir, c’est-à-dire pas trop grande, dotée de nombreux commerces et toujours agrémentée de coins de verdure », analyse Nicolas Azéma.
« Accueillir tous les types de lecteurs »
Mais pour le nouveau patron, l’essentiel réside surtout dans le caractère indépendant de l’enseigne de 65 m², qu’il dépeint comme la capacité à « faire des choix éclairés sur chaque titre qui rejoint les rayons » et à « accueillir tous les types de lecteurs, quel que soit leur bagage culturel ».
Bientôt épaulé par Zoé Duplessy, Nicolas Azéma entend ainsi maintenir au catalogue quelque 10 000 références soigneusement sélectionnées. Et distiller une touche plus personnelle en étoffant le rayon BD par exemple, genre dont il suit de près les mutations depuis qu’il s’est imposé comme « une véritable porte d’entrée pour les lecteurs ».
