Littérature

Michel Tournier (1924-2016) a failli entrer dans le club très fermé des auteurs pléiadisés de leur vivant : Gide, Malraux, Kundera, Vargas Llosa… Le contrat avait été signé avec Gallimard en 2014 pour un volume de ses Romans prévu pour février 2016. Un maître d’œuvre avait été choisi, l’universitaire Arlette Bouloumié, la sélection des œuvres établie avec son approbation et le projet avançait bien. Mais la mort de l’académicien Goncourt, le 18 janvier 2016, a modifié la donne.

Antoine Gallimard a décidé de reporter la sortie d’un an, afin que les pléiadiseurs puissent approfondir leur travail en recourant aux manuscrits. Le fort volume (près de 2 000 pages) paraît donc ce 23 février. Il rassemble les six romans ou récits "mythiques" de Tournier, de Vendredi ou Les limbes du Pacifique, son premier roman, dans sa version d’origine de 1967, jusqu’à Gilles et Jeanne (1983). Plus Le vent Paraclet (1977), l’essai où il fournit les clés de l’écriture de ses principaux ouvrages. En revanche, n’y figurent pas La goutte d’or, ni les nouvelles du Coq de bruyère ou du Médianoche amoureux. "Cela aurait fait un trop gros livre, explique Arlette Bouloumié, par ailleurs exécutrice testamentaire de l’écrivain. Et ces livres ne se situent pas dans la même veine." Il y a aussi ses nombreux essais. Tout cela nécessiterait au moins deux autres volumes, pas prévus à ce jour. Mais qui pourraient l’être si le premier est un gros succès de librairie. Jean-Claude Perrier

Michel Tournier, Romans suivis de Le vent Paraclet, "Bibliothèque de la Pléiade", Gallimard, 1 824 p., 73 € (66 € jusqu’au 31 décembre 2017).

03.02 2017

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