Blog

Le salon du livre qui vient de se terminer a vu son lot d’auteurs vedettes produire des dédicaces à la chaîne, et d’auteurs injustement (ou justement) méconnus attendre un éventuel lecteur (quoi de plus triste que de voir des auteurs se morfondre sur le stand de l’une ou l’autre des « maisons » qui proposent de publier en 2 clics, avec 70 % de droits d’auteurs et une distribution via les librairies en ligne… ?).

Ce salon a vu aussi son lot de rencontres et de débats de toutes natures, classiques pour certains, plus techniques voire  très spécialisés pour d’autres,  le plus souvent avec une assistance nombreuse et attentive, mais aussi avec des invitées clandestines : les métadonnées. Au-delà des rencontres qui leur étaient spécifiquement consacrées (dont une passionnante table  - ronde  « Métadonnées, web sémantique : quels enjeux pour les professionnels du livre numérique ? » proposée dans le cadre des Assises du numérique), celles-ci se sont en effet imposées dans nombre d’échanges où elles n’étaient pas officiellement attendues.

Ce n’est certes pas la première fois que les métadonnées se faufilent ainsi dans les débats, mais il semble qu’un pas supplémentaire ait été franchi. Nous n’en sommes plus tout à fait, sur ce sujet, au temps où elles étaient perçues, dans le monde du livre, et a fortiori chez les éditeurs plus que chez les diffuseurs-distributeurs, libraires et bibliothécaires, plus familiers des logiques de la documentation, comme  la dernière invention des petits génies de l’informatique. Si les éditeurs scientifiques se sont familiarisés depuis longtemps avec celles-ci, la question reste relativement neuve pour bon nombre d’éditeurs généralistes ; elle prend aussi de l’ampleur au fur et à mesure qu’ils s’engagent dans l’édition numérique de leurs contenus. Mais c’est de la qualité des métadonnées que dépend la visibilité de ceux-ci  sur les différents réseaux.

Les enjeux se situent à différents niveaux. Métiers : la production de métadonnées de plus en plus profondes va – t – elle renforcer l’industrialisation de la  production de contenus dans tous les secteurs éditoriaux  (on s’étonne à ce sujet de voir la diversité baroque des documents et informations fournis par les éditeurs) ? Coûts :  comment concilier le coût de production, de mise à jour et d’échange de ces métadonnées avec les pratiques de prix bas,voire de gratuité des contenus numériques (et la multiplication des modes d’exploitation de ces contenus ne fait que renforcer la question) ? Normalisation :  en cessant d’être purement descriptives pour prendre une fonction active, les métadonnées renforcent leur valeur stratégique tant au sujet de la place tenue par les acteurs qui assurent leur collecte et leur diffusion qu’au sujet de celle occupée par les normes internationales. 

Les dernières
actualités