#metoo

Médias, cinéma... ce qu'ils ont déjà mis en place

Sous la houlette de sa présidente Delphine Ernotte, France Télévisions, distingué depuis 2018 par le label « Égalité professionnelle » d'Afnor Certification, dispose d'une plateforme d'alerte externe et d'une ligne d'écoute directe pour les victimes de harcèlement sexuel. - Photo © PAVIOT Tristan / FTV

Médias, cinéma... ce qu'ils ont déjà mis en place

Tour à tour submergés par la vague #metoo, les mondes des médias, du cinéma et de la musique ont mis en place des dispositifs dont pourrait s'inspirer le monde du livre.

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Par Cécilia Lacour
Créé le 08.07.2021 à 12h42

Aux premières loges du séisme, les entreprises de presse ont enclenché, voire accéléré, le développement d'outils de prévention comme des questionnaires anonymes pour mesurer l'ampleur du sexisme à Libération ou Radio France, la formation des équipes du Figaro et du Monde ou la mise en place d'une hotline au Monde. Sous la houlette de sa présidente Delphine Ernotte, France Télévisions, distingué depuis 2018 par le label « Egalité professionnelle » d'Afnor Certification, dispose d'une plateforme d'alerte externe et d'une ligne d'écoute directe pour les victimes de harcèlement sexuel. Outre la formation de ses équipes et une parité au sein des comités de direction et de stratégie éditoriale, France Télévisions s'est fixé l'an passé un système de quotas. « L'objectif est d'atteindre 30 % de réalisatrices dans les fictions préfinancées par France Télévisions », souligne le groupe sur son site, ajoutant que cette mesure sera étendue « à l'ensemble des créateurs ».

Suzanne harcelée dans l'épisode biblique de « Suzanne et les vieillards » (tableau de Giuseppe Bartolomeo Chiari).- Photo © WALTERS ART MUSEUM

Aides conditionnées

Les organismes professionnels ne sont pas en reste. Sur impulsion du ministère de la Culture, le Centre national du cinéma (CNC) et le Centre national de la musique (CNM) ont, l'année dernière, développé des mesures de lutte. Ces dispositifs s'articulent en deux temps. D'abord, l'information et la formation. Depuis octobre dernier, le CNC finance des sessions de formations, organisées par l'Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT), à destination des employeurs. En neuf mois, « plus de 850 personnes ont été formées », annonce le CNC qui souhaite former 9 000 professionnels d'ici un an. De son côté, le CNM a lancé en mars dernier un mini site dédié à l'égalité entre les femmes et les hommes proposant de nombreuses ressources dont un kit de communication pour les entreprises musicales. L'organisme « est en train d'élaborer un module de formation pour les dirigeants d'entreprises », explique Corinne Sadki, conseillère en charge de la mission Egalité femmes-hommes.

Le second volet s'articule autour des aides financières. Depuis le 1er janvier, les deux organismes conditionnent leurs aides au respect des lois en vigueur. Mais pas seulement. Au CNC, « les aides sont conditionnées au suivi de la formation confiée à l'AVFT », déclare le service communication. « Les déposants doivent signer un engagement, à effet immédiat, à suivre notre protocole de lutte contre les violences sexistes et sexuelles avant de déposer leurs dossiers », souligne Corinne Sadki. L'équipe de la mission Egalité femmes-hommes ne s'interdit pas « d'effectuer des contrôles aléatoires » auprès des entreprises après dépôt des dossiers. Le CNM a la volonté de mettre en place prochainement un « système de bonification des aides » pour les professionnels œuvrant en faveur de l'égalité professionnelle. « Notre mission de soutien financier est intimement liée au fait que chacun respecte le Code du travail. Le problème des violences doit être réglé, il n'y a plus d'échappatoire », estime Corinne Sadki.

08.07 2021

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