Les relations hommes-femmes, c'est compliqué... Philippe Brenot, psychiatre, anthropologue et thérapeute de couple depuis trente ans se propose de nous livrer un mode d'emploi de la vie à deux. Pour cela, il remonte le temps et rappelle que l'idéal égalitaire, justifié sur le plan social, n'existe pas dans la nature. Ainsi, le malentendu s'expliquerait par nos origines animales, ce qui nous vaut un petit détour chez nos cousins chimpanzés et bonobos.

Dans ce monde présenté comme idéal - du moins sur le plan sexuel - les femelles indiquent par l'œstrus leur disponibilité aux mâles. Il n'y a donc pas d'agressions, mais pas de père non plus. Dans ce paradis primate, il n'existe pas « puisqu'il est impossible d'établir un lien de causalité entre un coït et une naissance ». Cette incapacité à reconnaître la paternité instaure de facto une bipartition entre mâles et femelles. Pour Philippe Brenot le passage de l'animalité à l'humanité est marqué par un événement central : la reconnaissance de la paternité. Celle-ci s'effectue par l'instauration du mariage. « Le mariage représente en effet l'outil de contrainte des femmes pour ne rencontrer qu'un seul homme, son mari. »

Cette relation rarement consentie avant l'invention du mariage d'amour au XIX^e siècle n'est pas sans conséquence. « Le contrôle de la sexualité féminine est ainsi devenu une obsession humaine qui perdure dans les trois quarts de l'humanité, et même plus ! » Elle s'accompagne de violences physiques et morales. Puis, pour limiter ce type d'agressions, le monde des hommes et le monde des femmes se séparent pour n'avoir plus rien à se dire et finir par ne plus se comprendre.

La famille nucléaire post-mai 1968 met fin à « des millénaires d'hégémonie parentale et patriarcale ». Mais les hommes et les femmes ne se déchiffrent pas mieux pour autant. C'est là qu'intervient le Dr Brenot. « Le couple moderne apparaît avec de très grandes exigences sur le plan du sexe et de l'amour, deux dimensions trop idéalisées par nos sociétés modernes qui mettent au premier rang des attentes le lien amoureux. »

Cette incompréhension se traduit dans les attitudes, le langage-l'auteur puise dans les cas très concrets de ses patients-, et peut se décoder en faisant appel à notre longue histoire. Il ne reste qu'à appliquer la règle qu'il développe pour réduire cette inégalité devant la disponibilité de chacun à l'amour. Assez choc, le sexo doc.