Manifestation

A Lyon, l'obsession du monde on AIR

Alan Pauls, lors du débat sur le thème de "L'obsession", mercredi 27 mai à Lyon. - Photo Bertrand Gaudillère / item

A Lyon, l'obsession du monde on AIR

Les 9es Assises du roman à Lyon se sont offert en ouverture le Nobel Kenzaburo Ôé  et de beaux échanges, mercredi 27 mai, avec notamment l'Argentin Alan Pauls ou l'Ukrainien Andreï Kourkov. 

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Par Véronique Rossignol, Lyon
Créé le 28.05.2015 à 20h09

Gradins pleins, audience attentive et plutôt juvénile, mercredi 27  mai sous la verrière des Subsistances, au troisième jour de la 9e édition des Assises internationales du roman à Lyon (du 25 au 31 mai). Sous l'œil satisfait des organisateurs – Guy Walter, directeur de la Villa Gillet et Raphaëlle Rérolle du Monde – et au mitan de cette copieuse semaine de festivités, inaugurée lundi 25 mai par un grand entretien avec le prix Nobel de littérature 1994  Kenzaburô Ôé, introduit par Philippe Forest, les deux tables rondes de la soirée ont présenté un plateau très international.

En début de soirée, l'Argentin Alan Pauls (Christian Bourgois Editeur), l'Américaine Lionel Shriver (Belfond) et Pierre Patrolin (P.O.L) ont débattu autour du thème de "L'obsession". Obsessions de l'écrivain ou des personnages, désir et addictions... "Pour les psychiatres, l'obsession est une névrose. Les écrivains en font leur métier", a ironisé en introduction et en VO Lionel Shriver, dévoilant au passage son prochain objet de fascination : l'apocalypse financière. Beau succès pour l'auteure de Big Brother qui s'est avéré aussi mordante à l'oral qu'à l'écrit, comme en témoignait la file de lecteurs qui patientaient pour la séance de dédicaces à l'issue de la rencontre, dans l'espace librairie géré par sept librairies lyonnaises. Pierre Patrolin, faisant quant à lui rire la salle à plusieurs reprises, a souligné que "le vrai enjeu pour l'écrivain" était surtout que "le lecteur soit obsédé par ce qu'il lit".

Ma Jian et Pascal Bruckner lors du débat " Le post-communisme : un laboratoire de folie libérale à l'état pur ?", à Lyon mercredi 27 mai. - Photo BERTRAND GAUDILLÈRE / ITEM

"Le post-communisme : un laboratoire de folie libérale à l'état pur ?", s'interrogeaient les participants de la deuxième affiche de la soirée. Sous la direction d'Alexandre Lacroix, directeur de la rédaction de Philosophie Magazine, Andreï Kourkov a décrit en français et avec la dérision et l'humour noir que les lecteurs du Pingouin et des Pingouins n'ont jamais froid (Liana Levi) lui connaissent, l'Ukraine post-soviétique.

Plus glaçantes, les interventions de Ma Jian, le romancier et plasticien chinois, auteur de Beijing Coma et de La route sombre (Flammarion), désormais installé en Angleterre, témoignant par des exemples très personnels des conséquences tragiques de la combinaison du communisme et du capitalisme débridé dans son pays. Le philosophe Pascal Bruckner apportant de son côté un éclairage géopolitique.  

AIR s'achèvera dimanche 31 mai par trois entretiens : Erri de luca et Frédéric Boyer, Georges Didi-Huberman et Jean Birnbaum, Filippo d'Angelo et Virginie Despentes.

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