« Je tiens à rassurer Claude Lanzmann, avec qui j'ai des contacts réguliers et que j'ai vu encore récemment : aucune instruction n'a jamais été adressée aux professeurs pour bannir le mot "Shoah" de nos salles de classe » déclare Luc Chatel dans une tribune publiée dans Le Monde daté du 6 septembre.

Le ministre de l'Education nationale répond à l'écrivain et cinéaste, auteur du documentaire majeur sur le génocide des juifs pendant la seconde mondiale, qui s'indignait dans le même journal la semaine précédente d'une circulaire du ministère qui aurait imposé « la nécessité de supprimer le terme "Shoah des manuels scolaires ».

« Ma responsabilité de ministre de l'éducation nationale est précisément de mettre à la disposition des professeurs les moyens de la mise en oeuvre de cet enseignement, dans toute son exigence et sa sensibilité » ajoute Luc Chatel, qui rappelle les actions entreprises : création du portail shoah.education.fr en 2008 par les professeurs des écoles, travail avec la fondation pour la mémoire de la Shoah, partenariat avec le Mémorial de la Shoah qui a reçu l'agrément du ministère, et création en cours d'un site de ressources pédagogiques avec cette institution.

Claude Lanzmann accusait également les éditeurs scolaires d'avoir supprimé ce terme de leurs manuels, ce que tous ont démenti, preuves à l'appui (voir notre actualité du 30 août et la réponse des éditeurs scolaires le 31 août). La fondation pour la mémoire de la Shoah étudie ces manuels et rendra prochainement le résultat de son enquête indique par ailleurs Le Monde dans un article sur le sujet.

Il semble que la confusion soit venue du texte détaillant le nouveau programme d'histoire de 1ère, qui mentionne bien ce génocide mais sans employer le terme dont Claude Lanzmann avait fait le titre de son film. « Dans les précédents programmes, le terme retenu était "extermination", cette année, c'est "génocide". Je ne vois pas où est la polémique » s'étonne Laurent Wirth, doyen du groupe histoire et géographie de l'inspection générale, cité dans le même article.

« Peu importe les détails, circulaire ou arrêté, la tendance de fond est au banissement du mot "Shoah" » affirme Claude Lanzmann, joint par le quotidien à propos de cette polémique.