26 avril > textes Etats-Unis

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Le fort volume de textes d’Harry Mathews que propose aujourd’hui P.O.L reprend des articles parus dans des journaux et des revues au fil des années. En introduction, l’auteur de Ma vie dans la CIA (P.O.L, 2005, repris en Folio) précise que ce recueil ne « peut prétendre exposer une théorie unifiée de l’écriture, de la lecture ou de la langue ». L’affaire démarre de belle manière avec une conférence donnée en mai 1982 au Queens College de New York.

Un discours visant à mettre en garde les aspirants plumitifs contre « l’avenir glauque » qui les attend. « Si l’un de vous s’imagine connaître une vie meilleure ou plus heureuse en étant écrivain, il se trompe », affirme Mathews. Il évoque la collaboration avec le lecteur à qui l’écrivain se doit d’offrir « négations et absences », convoque Jane Austen et Franz Kafka et conclut par le conseil suivant : « Ecrivez sur ce qui vous attire. Choisissez vos sujets comme vous choisissiez autrefois vos jeux : poussé par le désir. L’univers entier est devenu votre cour de récréation. Il est temps de sortir vous amuser. »

Plus loin, il s’interroge sur la traduction française de ses livres. Rappelant au passage que Georges Perec eut un jour l’idée de traduire celui intitulé Tlooth - un mot inventé combinant tooth (dent) et truth (vérité) - par Les verts champs de moutarde de l’Afghanistan !

Harry Mathews rend un fier hommage à son ami Italo Calvino. Il dissèque l’œuvre d’Isidore Ducasse, évoque Ernest Butherby, savant qui fonda l’école australienne d’ethnolinguistique ; ou son rapport avec l’Oulipo. Çà et là, des souvenirs surgissent sous sa plume. Comme celui de l’année 1944. Lorsqu’il avait 14 ans, buvait du Coca et conversait avec l’architecte Ludwig Mies van der Rohe. Le maître lui conseilla la lecture d’un ouvrage de D’Arcy Thompson. Ouvrage qu’il vola des années plus tard chez Foyles et mit des décennies à terminer ! Al. F.

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