Déclaré en dépôt de bilan en janvier 2014, le groupe d'Augsbourg, deuxième libraire allemand, peinait à trouver un repreneur de l'ensemble de ses multiples activités dans le livre, en Allemagne, en Suisse et en Autriche. En février a déjà été dissoute la holding DBH, détenue en coentreprise avec Hugendubel pour gérer l'ensemble des librairies des deux partenaires, le librairie munichois reprenant seul l'activité de ses propres magasins.
Fin avril, l'administrateur judiciaire prenait des mesures censées favoriser une reprise : la fermeture programmée à partir de juin de 53 des 220 librairies de Weltbild, et la disparition de 293 emplois (reclassés dans des filiales ou indemnisés) sur les 1 300 de l'entreprise.
Basé à Munich, l'investisseur privé Paragon, fondé en 2004, s'est jusqu'ici engagé auprès d'entreprises moyennes de l'espace germanophone. Weltbild sera sa première expérience dans le livre, puisque jusqu'ici il s'est principalement illustré dans les vêtements et les accessoires de moto.
La personnalité de Krischan von Möller, l'un des partenaires fondateurs de Paragon, plaide plutôt en faveur d'un engagement avisé : entre 1999 et 2002, il a été directeur du développement du groupe d'édition Georg von Holtzbrinck, numéro deux de l'édition en Allemagne.
Après avoir été fondé et géré par des évêchés catholiques, Weltbild s'apprête à connaître une vraie révolution économique et culturelle. Comme le souligne notre confrère Buchreport, Weltbild serait le troisième grand acteur du livre allemand à être contrôlé par un investisseur financier après le géant de l'édition scientifique Springer Science Business Media, et la plus grosse chaîne de librairies, l'enseigne Thalia.