L'éternité pour Théo Angelopoulos

Théo Angelopoulos

L'éternité pour Théo Angelopoulos

Le grand cinéaste grec est mort accidentellement la nuit dernière.

Par Vincy Thomas
avec vt Créé le 15.04.2015 à 23h36

Le réalisateur grec Theo Angelopoulos est décédé mardi soir à l'âge de 76 ans. Il a été renversé par un motard près d'Athènes et a succombé à ses blessures. Il tournait un nouveau film, L'autre mer, qui devait refléter la faillite de son pays et celle de l'Europe. Les éditions de la Transparence prépare actuellement un livre sur l'oeuvre du cinéaste : l'auteure, Elodie Lélu suivait Angelopoulos sur son tournage.

Incarnation emblématique du Nouveau cinéma grec, qui a émergé après la dictature des colonels, il avait reçu, parmi ses multiples récompenses, la Palme d'or en 1998 pour L'éternité et un jour.

Sa filmographie comporte de grandes fresques abordant les tourments et l'existentialisme de personnages souvent perdus. Il a également réalisé plusieurs films dénonçant les tyrannies ou explorant les grands mythes grecs. Son cinéma poétique se distinguait par de grandes séquences contemplatives et des paysages imprégnés par la pluie et le brouillard.

Quelques livres ont retracé son parcours. Celui qui se rêvait écrivain et qui fit ses études de cinéma en France avant de devenir critique cinématographique puis réalisateur, avait notamment fait l'objet d'une biographie de Michel Estève, Théo Angelopoulos, publiée en 1995 par les Lettres modernes Minard, réédité avec des ajouts en 1998.

Le célèbre critique Michel Ciment, avec Hélène Tierchant avait aussi écrit une biographie, là encore appelée Théo Angelopoulos, paru en 1989 chez Edilig, désormais indisponible.

La plus récente reste celle édité aux Presses Sorbonne nouvelle, dans la collection Théorème (n°9), sous la direction de Sylvie Rollet : Théo Angelopoulos : au fil du temps. L'auteur s'était aussi intéressée au film, Le voyage à Cythère, prix de la critique à Cannes en 1984, avec Voyage à Cythère ; la poétique de la mémoire d'Angelopoulos, paru en 2003 (L'Harmattan). Dans le n°556 de la revue Positif, "Mélancolie et cinéma", Sylvie Rollet avait aussi rattaché l'oeuvre d'Angelopoulos à celles d'Alexandre Sokourov et de Bela Tarr pour retracer "La mélancolie de l'histoire" au cinéma.

Ce même thème a été abordé sous forme d'entretiens dans Cinéastes de la mélancolie : Bela Tarr, Aki Kaurismäki, Théo Angelopoulos, Reha Erdem, Henry Colomer, publié par les éditions Séguier, sous la direction de Gisèle Breteau Skira. L'ouvrage est sorti il y a un an.

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