Librairie

Isabelle Gégoux, Le Hall du livre à Nancy (Meurthe-et-Moselle)

Les clients sont très demandeurs des livres dont ils ont entendu parler dans les médias, radio et télé en tête. Au Hall du livre comme chez beaucoup de nos confrères, nous réservons une table spéciale pour "La grande librairie"». Elle est installée au rayon littérature et tous les livres présentés par François Busnel y sont rassemblés, comme on pouvait le faire du temps d'"Apostrophes"». L'effet est certes moindre mais ce n'est plus la même époque. Cela fait plus de cinq ans que nous procédons ainsi et les gens ont pris l'habitude. C'est toutefois la seule émission qui a droit à ce traitement de faveur. Même si "Boomerang"» d'Augustin Trapenard, "Quotidien" ou même France Culture reviennent souvent dans les demandes des clients, nous ne mettons pas particulièrement en avant les auteurs qui y passent. Nous veillons surtout à être informés de qui est passé pour pouvoir anticiper.

Marianne Lassus.- Photo DR

 

Marianne Lassus, La Curieuse à Arudy (Pyrénées-Atlantiques) 

"La grande librairie" est très regardée mais seulement par une partie de mes clients. Je suis installée en milieu rural et ici, ce qui compte aussi, et surtout, c'est la presse régionale. Chaque dimanche, le supplément du quotidien Sud Ouest consacre une page aux livres. Il est assez fréquent que je voie arriver, dans les jours qui suivent, les gens avec l'article découpé en main. C'est aussi vrai pour l'autre quotidien de la région, La République des Pyrénées. On me parle également assez souvent de "28 minutes", d'Arte, de "Boomerang" ou de Télérama. J'ai toutefois choisi de ne pas mettre particulièrement en scène ces livres. Ma librairie est petite, 58m2, et je préfère privilégier la place sur mes tables pour mes coups de cœur. J'agis plus en fonction de mes goûts que de la prescription médiatique dont je me sers plutôt pour me rassurer sur mes achats de nouveautés à l'office et ajuster ou compléter les commandes. Et quand les premiers rencontrent la seconde, c'est parfait!

Gauthier Péres

Gauthier Péres, La Passerelle à Antony (Hauts-de-Seine)

Pas de table spéciale pour "La grande librairie" à La Passerelle même si les gens nous la demandent régulièrement. Mais c'est trop volatil pour un espace de présentation des nouveautés bien trop précieux. Nous nous assurons simplement d'avoir quelques exemplaires des auteurs invités. À côté de cette émission, d'autres médias ont pris de l'ampleur. C'est particulièrement vrai pour la radio, France Inter évidemment et sa matinale qui a un impact qui devient non négligeable, mais aussi pour France Culture. J'y vois un effet du télétravail. Ce dernier a également renforcé l'influence de certains booktubeurs. Les gens sont allés y puiser leur inspiration quand les librairies étaient fermées et cette pratique est restée. Mais pour moi, le grand gagnant de la crise sanitaire reste l'affichage. Comme les cinémas, théâtres et musées sont fermés, le livre est devenu beaucoup plus visible dans le métro, les bus ou le RER. C'est empirique mais dans la semaine qui a suivi sa campagne de pub, j'ai vendu dix exemplaires de L'enfant, la taupe, le renard et le cheval, de Charlie Mackesie (Les Arènes). Les gens avaient trouvé belle l'affiche dans le métro.

 

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