La jaquette se la joue poster
A la mode, la jaquette, cette chemise de protection avec généralement deux rabats repliés sur les contre-plats de la couverture, se traite de plus en plus "à l’américaine" : couverture amovible pliée à chacun de ses bords et se dépliant en poster. Exemples : Miquel Barcelo, Terra ignis (Actes Sud, 2013) ; Les non-conformistes, de Susie Parr (Textuel, 2013) ; Soulages (Centre Pompidou, 2011) ; La cime du rêve : les surréalistes et Victor Hugo (Paris-Musées, 2013) ; Félicie de Fauveau (Gallimard-Musée d’Orsay, 2013) ; Autoportraits 1965 : 1-infini, de Roman Opalka (Courtes et longues, 2011).
La reliure se donne à voir
La reliure montre de plus en plus le travail effectué pour relier les cahiers d’un livre. La reliure suisse réunit les cahiers de l’ouvrage en un bloc collé sur la troisième de couverture et enveloppé d’un dos toilé. Elle permet une meilleure prise en main et une ouverture large sans casser la tranche. Exemples : Monet (RMN-GP, 2010), avec une jaquette en PVC imprimée en UV avec un blanc transparent plus vernis ; Misia : reine de Paris (Gallimard/Musée d’Orsay, 2012) ; Isadora Duncan, 1877-1927 (Paris-Musées, 2009) ; Charley Toorop (Paris-Musées, 2010). Plus radicale encore, la reliure népalaise laisse apparaître les points de couture sur le dos de l’ouvrage. Exemples : Alexandre Gauthier, cuisinier : la Grenouillère (La Martinière, avril 2014) ; Altitude, chez l’éditeur allemand Gestalten.
Le jaspage réveille la
tranche
Si elle n’est plus dorée comme autrefois, la tranche s’habille de couleurs, voire de textes qui donnent du style à un livre qui peut rester imprimé sur un papier blanc basique. Exemples : le jaspage noir pour Le cinéma dessiné de Jacques Prévert (Textuel, 2012) ou Great Black Music (Actes Sud/Cité de la musique, mars 2014) ; argent pour Perrier, c’est fou ! (Textuel, 2013) ; violet pour Les manuscrits de Serge Gainsbourg (Textuel, 2011) ; vert gazon pour Guy de Cointet, de Frédéric Paul (Flammarion, 2014) ; fuchsia pour Maurizio Galante : regard transversal (HC, 2010) ; avec une impression de texte pour Patricia Urquiola (Rizzoli) ou Escales autour du monde : étiquettes d’hôtel de la collection Gaston-Louis Vuitton (Xavier Barral, 2012).
La couverture ignore le texte
Poussant à l’extrême la valorisation de l’image, certains éditeurs déploient en couverture une illustration plein pot, sans titre ni nom d’auteur ou d’éditeur, qui apparaissent alors en quatrième de couverture, sur une jaquette en PVC ou sur un bandeau, au risque que ce dernier se perde. Exemples : Eleven Years de Jen Davis, si peu connue en France que l’éditeur n’a pas jugé utile de mettre son nom en couverture (Textuel, septembre 2014) ; Gunkanjima, l’île cuirassée (Steidl, 2013) ; l’abécédaire de typographie Vu, lu ! (éditions 2024, janvier 2014) ; JH Engström : Sketch of Paris (Aperture, 2013) ; la biographie de Van Gogh par Steven Naifeh et Gregory White Smith, pour laquelle l’autoportrait de couverture est cette fois si connu qu’il se passe d’information (Flammarion, 2013) ; L’homme qui rit ou Les métamorphoses d’un héros (Paris-Musées, avril 2014). <