Les hirondelles de Kaboul

Il aura fallu douze ans pour que Les hirondelles de Kaboul arrive sur les écrans. Le film d'animation coréalisé par Zabou Breitman et Eléa -Gobbé-Mévellec sera présenté le 16 mai à Un certain regard, au Festival de Cannes. Initialement, Mysteo avait pris une option pour l'adaptation en prises de vues réelles du roman de Yasmina Khadra (Julliard, 2002). Il y a dix ans, Les Armateurs reprennent le projet pour en faire un film.

« C'est toujours compliqué d'adapter en 1 h 20 un livre aussi complexe. Il faut trouver le bon point de vue », justifie Marion Millet Delord, codirectrice générale des Armateurs et ancienne agente littéraire chez Susanna Lea. Reginald de Guillebon, président d'Hildegarde, la maison mère, ajoute que « le financement [5,77 M€ selon le CNC] et la réalisation ont aussi pris du temps ».

« Malgré son coût plus élevé, l'animation permet un pas de côté. On peut être plus poétique et atténuer la violence du récit de Yasmina Khadra », explique Marion Millet Delord. L'auteur, « un ayant droit très agréable », souligne-t-elle, viendra sur la Croisette. Responsable des droits audiovisuels de Julliard, Delphine de la Panneterie -accompagnera l'écrivain à Cannes, avant de revenir quelques jours plus tard pour Shoot the Book!.

Elle pense déjà à la sortie du film le 4 septembre. En fonction de l'accueil cannois, la maison déterminera le - tirage de la réédition, fin août, avec une jaquette.

Reginald de Guillebon et Marion Millet Delord passeront aussi au rendez-vous de la Scelf. « Nous sommes en dialogue constant avec les éditeurs, et parfois à l'origine de projets éditoriaux. L'édition fait rêver beaucoup de gens du cinéma », affirme Reginald de Guillebon. Hildegarde est aussi coéditeur (les romans fantastiques Oniria avec Hachette Romans, EVJF avec Denoël) et adapte Les cahiers d'Esther, Martine, Léonard et Bergères guerrières. Il est déjà prévu de décliner le film Lulu et Nelson d'Aurélie Neyret en BD chez Delcourt.

Dans le contexte de fragilité de l'économie du cinéma, et alors que l'animation adulte n'a pas encore trouvé son public, les deux producteurs croient au label « vu en librairie » : « L'animation est très réclamée, notamment par les plateformes. Mais quand un projet a déjà été publié, c'est-à-dire validé par un éditeur, ça rassure les producteurs. » V. T.

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