Les 15-24 ans sont 40% à déclarer lire pour le plaisir mais 60% disent le faire dans le cadre de leurs études. 51% plébiscitent la science-fiction, le fantastique et l’heroïc fantasy mais disent lire aussi à 48% des livres scientifiques, techniques ou professionnels (donc des ouvrages prescrits). On peut alors se poser la question de savoir ce que deviendra leur pratique de la lecture une fois les études terminées.
Si 33% des Français déclarent lire de moins en moins de livres, c’est le cas de 45% des 15-24 ans. La raison ? Ils allèguent le manque de temps, et sont 64% à reconnaître que les autres loisirs (écouter de la musique, sortir avec des amis, lire un magazine ou un journal, échanger à distance avec l’entourage, surfer sur Internet, regarder une vidéo, aller au cinéma ou être présent sur les réseaux sociaux) diminuent leur temps de lecture. Certains disent aussi avoir du mal à trouver les livres qui les intéressent.
« Se réjouir et se battre »
L’étude a aussi souligné l’importance du milieu familial : 45% des Français qui ont grandi dans une famille où la lecture avait une place importante sont aujourd’hui de grands lecteurs, et 39% de ceux qui n’avaient pas de livres chez eux quand ils étaient enfants ne lisent aucun livre.
"Il faut à la fois se réjouir et se battre. Il faut se réjouir parce que neuf Français sur dix lisent au moins un livre par an, pour le plaisir, et que le livre véhicule des valeurs positives. Il faut se battre parce qu’on assiste à une baisse de la lecture chez les jeunes et qu’il y a une fracture des non-lecteurs dès l’enfance", a déclaré Vincent Monadé, président du CNL, en introduction à la conférence de presse, présentant cette première étude du CNL, qu’il souhaiterait annuelle ou bi-annuelle. Elle sera suivie d’autres études thématiques sur les jeunes (les moins de 15 ans notamment) et sur le numérique. Pour lutter contre la désaffection de la lecture chez les jeunes, Vincent Monadé a déclaré qu’il souhaitait, au-delà de la première Fête du livre de jeunesse qui aura lieu du 17 au 31 juillet 2015, que la lecture devienne une grande cause nationale dans laquelle s’impliquent tous les pouvoirs publics. Comme l’a aussi souligné Françoise Benamou, qui a commenté à chaud : "L’enjeu de la lecture est d’autant plus crucial que les programmes des collèges sont en préparation et qu’ils soulignent l’importance de… l’oral".
Si l’enquête Ipsos démontre un fort attachement à l’objet livre, que les Français veulent posséder, qu’ils achètent neuf (81%) dans les librairies (75%) ou les grandes surfaces culturelles (73%), il ressort que 3 lecteurs sur 10 empruntent à la bibliothèque et que le marché de l’occasion est en progression avec un lecteur sur 4 qui achète des livres d’occasion. "Nous sommes une nation de lecteurs. Elle doit le rester", a conclu Vincent Monadé.