Dans une lettre publiée dans Le Monde daté du 13 juillet (et téléchargeable sur livreshebdo.fr), 18 éditeurs (dont Antoine Gallimard, Hervé de La Martinière et Térésa Crémisi) se sont associés à 35 libraires pour dénoncer la gratuité des frais de port sur les grands sites de vente en ligne et réitérer leur attachement à la loi Lang. Rédigée par Jacques Bonnet, rédacteur en chef des Cahiers du SLF (Syndicat de la librairie française), cette lettre vise à informer et responsabiliser le public vis-à-vis de pratiques donnant lieu actuellement à des démêlés juridiques.
Tout d’abord, le contentieux entre le SLF et Alapage n’est toujours pas réglé bien que la cour d’appel de Paris ait condamné ce dernier le 23 mai. Alapage a déposé, fin juin, un pourvoi en cassation, et le SLF a lancé un référé contre le site au motif que ce dernier, sous couvert d’un changement de libellé (« port inclus » au lieu de « livraison gratuite »), ne facture toujours pas les frais de port. Pour le référé (procédure par nature rapide), une audience est prévue le 7 août.
Mais le SLF est aussi en procès contre Amazon, l’audience de plaidoirie étant prévue le 18 octobre.
Pour accélérer le retour à la loi du plus important site de vente de livres, certains libraires n’excluent pas de lancer conjointement, mais hors SLF, une action à procédure rapide contre Amazon, en s’appuyant sur le dernier jugement de la cour d’appel de Paris. Selon eux, une fois Amazon rentré dans le rang, les autres sites suivront car l’avantage concurrentiel que donne la gratuité du port est aussi extrêmement coûteux.