Élisabeth Borne a assigné mardi 9 mai en justice les éditions l’Archipel pour faire retirer certains passages de la première biographie qui lui est consacrée, rédigée par la journaliste Bérengère Bonte, La Secrète, parue le 4 mai dernier, a-t-on appris auprès de la maison d’édition du groupe Editis.
Tiré à 15 000 exemplaires
La Première ministre estime que plusieurs pages de cet ouvrage tiré à 15 000 exemplaires portent « atteinte à sa vie privée ». L’assignation, que Livres Hebdo a pu consulter, stipule que si « l’ouvrage litigieux […] présente de nombreux aspects relevant d’un sujet d’intérêt général, il n’en contient pas moins des passages sans lien direct avec ces questions, notamment des informations relevant de l’état de santé réel ou imaginaire de Madame Élisabeth Borne, mais encore de sa vie familiale et de son orientation sexuelle supposée, lesquelles ne sont pas de nature à nourrir le débat public ».
Personnalité et parcours de vie
Les 300 pages de l’ouvrage retracent la vie d’Élisabeth Borne à partir d'enquêtes et d'entretiens auprès de personnalités l'ayant côtoyée, du cabinet de Matignon à la RATP, qu'elle a dirigée, et entre la Normandie, le Poitou-Charentes et Paris. Sa personnalité, son parcours de vie, son féminisme ou encore ses modèles politiques sont notamment décrits.
Invoquant plusieurs jurisprudences et des articles du Code civil et de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme et des libertés fondamentales, l’avocate d’Élisabeth Borne, Maître Émilie Sudre, demande un euro de dommages et intérêts et 5 000 euros au titre des frais de justice. L’audience se tiendra le 24 mai devant la première chambre civile du tribunal judiciaire de Nanterre.
Réaction « inattendue » de Matignon
Contacté, le directeur des éditions l’Archipel Jean-Daniel Belfond a estimé « inattendue » la réaction de la locataire de Matignon, « qui a reçu la biographie non autorisée quelques jours avant sa parution et qui en avait connaissance puisqu’elle a reçu à deux reprises Bérengère Bonte et l’a autorisée à contacter ses proches dans l’optique de cette publication », explique-t-il. Assuré que le travail de la journaliste est tout à fait légitime, il indique qu’il attend sereinement l’audience du 24 mai. D’ici le jugement, l’éditeur reste libre de diffuser l’ouvrage et de lancer un réassort tel quel si nécessaire.