Pointée du doigt l'année dernière pour les piètres compétences en
mathématiques de ses écoliers, la France accuse cette fois-ci un déclin dans sa compétence en lecture et compréhension, révèle l'étude internationale
Pirls 2016 (
Progress in International Reading Literacy Study, Programme international de recherche en lecture scolaire) dévoilée
ce mardi 5 novembre et réalisée dans cinquante pays pour évaluer les performances en compréhension de l'écrit des élèves en classe de CM1.
La France (Guadeloupe et Martinique comprises) et le Pays-Bas sont les deux seuls pays à afficher une baisse de leurs compétences depuis 2001, date de lancement de l'enquête. Avec un score moyen de 511, la France se place à la 34
e position du classement. Bien qu'il reste au-dessus de la moyenne internationale fixée par l'échelle Pirls, le pays se situe en deçà des moyennes de l'Union européenne (540 points) et de l'OCDE (541 points).
La Russie en tête
En tête du classement mondial, la Fédération de Russie (581), Singapour (575) et Hong Kong (569) se partagent les meilleurs résultats. Dans l'Union européenne, la première place revient à l'Irlande (567).
L'étude Pirls a, au total, testé 320 000 écoliers âgés entre 9 et 10 ans sur leurs capacités à comprendre des textes littéraires ou purement informatifs. Avec un score inférieur à 400 points, 6 % des élèves français – contre 4 % en Europe – ne maîtrisent pas les connaissances élémentaires.
Sur quinze ans, l'étude montre une baisse significative dans la compréhension des textes informatifs (-22 points), ce qui est moins le cas pour celle des textes narratifs (-6 points).
En France, comme dans tous les autres pays à l'exception du Portugal, les filles obtiennent de meilleures performances que les garçons.
L'importance des parents
Pourtant, les enseignants français consacrent davantage de temps à l'apprentissage de la lecture (165 heures) que leurs homologues européens (146 heures). Mais ils proposent moins d'activités susceptibles de développer les stratégies et les compétences de compréhension de leurs élèves.
L'étude relève également que les meilleurs scores observés sont liés à une multiplication des ressources d'apprentissage de la lecture à la maison, y compris des ressources électroniques, et à l'attitude des parents. Les élèves qui ont obtenu les meilleurs scores ont, en effet, des parents qui encouragent la pratique de la lecture et de l'écriture.
"Pas digne de notre pays"
Ces résultats ont été jugés "
insatisfaisants, préoccupants” et "
pas dignes de notre pays” par le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, qui a annoncé plusieurs mesures pour faire remonter le niveau de lecture des élèves français: nouvelles évaluations des écoliers, dictée quotidienne, meilleure sélection des manuels scolaires ou plan de formation en lecture pour les professeurs des écoles…
L'étude Pirls est menée tous les cinq ans par l'IEA, une association internationale à but non lucratif, indépendante des Etats et dont les membres sont des organismes de recherche universitaires ou gouvernementaux. En France, l'enquête a été conduite fin mars 2016 par la direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP).