A ceux qui l'auraient oublié, les nouvelles stratégies de l'académie Goncourt viennent rappeler que le phénomène de la rentrée littéraire tel qu'on le connaît en France et que le monde entier nous envie est étroitement lié à notre dispositif de grands prix littéraires. En peu de temps, sous la houlette de leur président, Bernard Pivot, mué cet été en chef de chantier, les académiciens ont revisité leur patrimoine immobilier. Ils ont resserré leurs liens avec Drouant, leur restaurant fétiche qui fait du Goncourt le pivot de sa communication. Ils ont repensé leur site web. Ils se sont installés en force sur les réseaux sociaux.

Opération de modernisation de la vénérable société littéraire créée en 1902 ? Certainement, et elle était nécessaire, mais pas seulement. Car les académiciens ont aussi consolidé l'arsenal de prix qui complète et enrichit la dynamique du fameux prix Goncourt en mobilisant les lycéens et en couronnant poètes, novellistes, primo-romanciers ou biographes. Ils ont développé leur stratégie internationale à base de déplacements ponctuels et, déjà dans 17 pays, de « choix Goncourt » spécifiques. Les voilà pour la rentrée à la tête d'une véritable machine de promotion de la littérature française, ou du moins de celle qu'ils entendent soutenir.

Avec pas moins de 318 nouveaux manuels mis en vente simultanément par les éditeurs scolaires - un record absolu -, une autre machine s'est mise en place pour la rentrée des lycées. La réforme de l'ensemble des programmes de 1,3 million d'élèves de seconde et de première a conduit les éditeurs à réviser l'ensemble de leur offre imprimée et numérique, et ce dans un délai également record puisque les programmes n'ont été connus qu'en janvier pour les filières générales et technologiques, et même en avril pour les filières professionnelles. On comprend que les éditeurs s'inquiètent du retard de certaines Régions à voter les budgets d'acquisition indispensables pour aider les familles.

29.08 2019

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