Selon le dernier pointage effectué le 18 août à minuit, 1 188 auteurs de langue allemande avaient signé la lettre ouverte dénonçant les méthodes d’Amazon, publiée sur le site
www.fairer-buchmarkt.de.
Sur le marché allemand, Amazon.de emploie à l’encontre du groupe Bonnier, propriétaire des éditions Aladin, Arsédition, Berlin Verlag, Carlsen, Hörbuch Hambourg, Piper, Thienemann-Esslinger et Ullstein, les mêmes méthodes qu’aux Etats-Unis contre Hachette Book Group : certains des livres édités par ce groupe scandinave bien implanté en Allemagne disparaissent du système de recommandation, ne sont pas stockés et sont expédiés avec plusieurs semaines de délais.
“Amazon manipule les listes de recommandation” et “utilise les auteurs et leurs livres comme moyen de pression pour extorquer de meilleures remises” accuse la pétition, signée entre autre par Elfriede Jelinek, prix Nobel de littérature, Ferdinand von Schirach, célèbre auteur de nouvelles judiciaires, le journaliste d’investigation Günther Wallraf, ou encore Peter Schneider, Juli Zeh, Christoph Hein...
Comme les auteurs américains dont ils se sont inspirés, ils invitent leurs lecteurs à écrire par mail à Jeff Bezos, P-DG d’Amazon, ou à Ralf Kleber, directeur de la filiale allemande du cybermarchand, qui “se disent toujours ravis de connaître l’opinion de leurs clients et qui affirment lire tous leurs mails”, indique la pétition.
Avec 10,535 milliards de dollars (7,9 milliards d’euros), l’Allemagne est le deuxième marché d’Amazon après les Etats-Unis, en progression de 20 % en 2013, et représente 14,1 % des ventes du groupe américain. En informant les lecteurs de manière erronée, en entravant les achats, Amazon contredit ses principes de service aux clients, dénoncent les pétitionnaires. “Nous ne souhaitons pas prendre partie entre Amazon et Bonnier, mais nous demandons à Amazon de ne plus prendre les auteurs et leurs livres en otages” exigent-ils.
Avec 731 millions d’euros de chiffre d’affaires, Bonnier se place en 26e position dans le classement mondial des groupes d’édition de Livres Hebdo. Les organisateurs de cette pétition prévoient de lui donner une suite à la foire de Francfort, en octobre prochain.