Amour, féminisme, anticipation et… meubles en kit. Les romans pour ados et jeunes adultes ratissent large. Là où tombent les anges de Charlotte Bousquet (Gulf Stream) retrace l’histoire de trois femmes de la Belle Epoque aux Années folles, sur fond de Première Guerre mondiale et d’émancipation féminine. Tiré à 7 000 exemplaires, il bénéficie d’une première mise en place de 3 000 pour sa parution le 3 septembre. Gulf Stream publie le même jour l’édition de poche de Noire lagune, l’un des succès de la même auteure. Dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale cette fois, La Joie de lire propose la première partie de Nous voulons tous le paradis d’Els Beerten, histoire d’amour dans la Flandre occupée de 1943. Le deuxième tome est annoncé pour janvier prochain.
Dans la veine réaliste, Le cours des choses de João Anzanello Carrascoza (La Joie de lire) est un recueil de 11 nouvelles plongeant le lecteur dans le Brésil contemporain. Les chiens d’Allan Stratton, l’un des enjeux de la rentrée pour Milan, qui a reçu un bon accueil critique aux Etats-Unis, raconte l’histoire d’un adolescent et de sa mère contraints de fuir un père violent et qui se réfugient dans une ferme isolée, théâtre d’un drame cinquante ans plus tôt. Le rapport au père est également abordé dans Point décisif de Florence Aubry (Mijade), à propos d’une jeune joueuse de tennis dont le père est prêt à tout pour dynamiser la carrière de sa fille, jusqu’à commettre des actes irréparables. Au Rouergue, Janis est folle d’Olivier Ka retrace la cavale d’une mère et de son fils qui vivent en marge de la société et finissent par retourner dans la maison d’enfance de la mère. Chez le même éditeur, une communauté d’artistes de cirque vit retirée au fond des bois dans La langue des bêtes de Stéphane Servant. Jusqu’à ce que le tracé d’une nouvelle voie rapide conduise à leur expulsion.
Hugo & Cie enrichit sa collection "New way", inaugurée en mai, de deux nouveautés à l’automne : Blacklistée le 8 octobre, sur le harcèlement scolaire, et Te (re)trouver, dans lequel une jeune fille adoptée retrouve son frère biologique, le 5 novembre. Inclassable, Horrostör (Milan), tiré à 10 000 exemplaires, a pour cadre, aux Etats-Unis, un magasin de meubles en kit à l’intérieur duquel d’étranges phénomènes restent inexpliqués. Pour tenter de les comprendre, trois employés décident de veiller toute une nuit.
Fantastique et science-fiction
Mais la grande affaire de l’édition pour adolescents et jeunes adultes reste le fantastique et l’anticipation. Chez Pocket Jeunesse, l’événement de la rentrée, Une braise sous la cendre de Sabaa Tahir, est déjà traduit dans 30 pays. Il met en scène la lutte entre la faction des Erudits et celle des Martiaux, qui a pris le pouvoir et interdit l’usage des livres. Une jeune Erudite et un jeune Martial, amoureux, vont lutter ensemble pour la liberté. Pocket Jeunesse publie également Cité 19, signé Stéphane Michaka, dans lequel la jeune Faustine, fille du gardien-chef du musée d’Orsay, se trouve propulsée après la mort de son père dans le Paris du XIXe siècle.
Gulf Stream parie sur L’été de la révolte, 3e tome très attendu de la série CIEL de Johan Heliot, dans laquelle une intelligence artificielle a étendu son emprise sur l’humanité. Johan Heliot fait aussi l’actualité chez Rageot avec Machinations, 3e tome de la série d’espionnage Enigma, mettant en scène des jumeaux américains télépathes et destinée à de plus jeunes lecteurs (à partir de 12 ans). Chez Nathan, Ne regarde pas est le 2e tome de la trilogie Expérience Noa Torson, dont les jeunes héros luttent contre un trafic d’humains à des fins médicales. Anticipant la sortie au cinéma le 11 novembre du nouveau James Bond, Spectre, Hachette Jeunesse publie le 23 septembre Déclic mortel, nouvel opus des aventures de l’agent secret britannique rédigé par Anthony Horowitz. Le livre fait l’objet d’une parution simultanée en littérature adulte chez Calmann-Lévy.
Aux adeptes de romance, La Martinière Jeunesse propose Attirance et indécision de Simone Elkeles, très attendu depuis le succès d’Attirance et confusion. Dans J’étais là, premier livre de Gayle Forman chez Hachette Jeunesse, la relation fusionnelle de deux amies est interrompue par le suicide de l’une d’entre elles. Chez le même éditeur, Captive, les nuits de Shéhérazade de Renee Ahdieh est le premier roman remarqué de cette auteure américaine qui revisite l’histoire de la conteuse du livre des Mille et une nuits.