La mésentente couvait entre les deux éditeurs d’Attila, jeune maison lancée en 2009 avec le succès de Fuck America d’Edgar Hilsenrath. La rupture a été consommée au début de l’été entre ces fortes personnalités qui poursuivent l’aventure chacune de leur côté. Frédéric Martin aborde la rentrée sous une nouvelle enseigne, Le Tripode, conservant la société et sa diffusion par Volumen, avec 4 titres : Urbs de Raphaël Meltz (12 septembre), L’université de Rebibbia de Goliarda Sapienza (26 septembre), la réédition de la biographie de Sade par Jean-Jacques Pauvert (Sade vivant) et La harpe hagarde d’Edward Gorey (17 octobre). Créateur de la revue Attila dont est issue la maison, Benoît Virot, lui, a suspendu ses publications et prévoit de relancer la marque Attila au début de 2014, réservant ses annonces pour l’automne. Au sujet de cette séparation qui laisse la question du fonds en suspens, il évoque « une crise de croissance qui nous a amenés à des interrogations et des positionnements différents. En dépit de l’alchimie des débuts, nous n’arrivions plus à travailler ensemble ».
Attila a rapidement imposé ses « ovnis littéraires », une quinzaine de nouveautés et rééditions par an, avec un sens affirmé de l’événement et des relais médiatiques. « On a fait un petit miracle en quatre ans, en créant un modèle qui fonctionne : faire des livres de littérature sur des problématiques de beaux livres avec des modes de diffusion un peu atypiques, souligne Frédéric Martin. Il est évident que l’on n’aurait jamais eu le même parcours l’un sans l’autre. » C. A.