Le Syndicat national de l’édition (SNE) proposera prochainement à ses adhérents deux systèmes de lutte contre le piratage numérique de livres, a annoncé Vincent Montagne lors d’une conférence de presse rappelant les diverses actions de l’organisation, à la veille du Salon du livre de Paris. « Il s’agit de trouver un équilibre entre le coût et l’efficacité de ces dispositifs », a expliqué le président du syndicat, qui a négocié les prestations de deux solutions, alternatives ou cumulatives. L’objectif est de les mettre à disposition «des maisons dont l’échelle ne permet pas la souscription à des services spécialisés », mais leur coût n’est toutefois pas encore précisé. La Sofia (gérant à parité auteur-éditeur le droit de prêt en bibliothèque) contribuera au financement de ces dispositifs.
L’une des solutions est développée par la société Hologram Industries, qui propose un système de surveillance des contenus circulant sur Internet, associé à des notifications automatiques de retrait, et un outil statistique permettant de mesurer le niveau de piratage. L’autre, qui devrait être moins coûteuse, sera une version française du portail antipiratage ouvert par les éditeurs britanniques (copyrightinfringementportal.com). Il supposera un peu plus de travail de la part des éditeurs, qui devront lancer les recherches via ce portail, et envoyer les demandes de retrait de livres piratés qu’ils en découvriront.
Le SNE avait étudié en 2012 d’autres solutions via l’Hadopi, qui s’étaient révélées trop coûteuses. Avec 900 000 ouvrages disponibles, la masse de références à surveiller est en effet considérable, car le piratage relève, pour le moment, plus de la numérisation illicite de livres papier que du craquage des verrous (DRM) posés sur les fichiers de livres numériques.
Les actions en justice sont par ailleurs longues et aléatoires. Après diverses péripéties judiciaires, les éditeurs du groupe BD du SNE, un des secteurs à la fois très dynamique et très piraté, ont discrètement abandonné l’an dernier l’assignation déposée contre Free en 2006. Et l’enquête judiciaire ouverte en 2012 contre le principal site spécialisé dans la littérature de genre piratée est « toujours en cours ». Hervé Hugueny