Lorsque le client d'une librairie se dirige vers le rayon littérature grand format, il feuillette des polars, des ouvrages de science-fiction, de poésie ou de théâtre, mais deux fois sur trois il achète un roman traditionnel. C'est ce que met en lumière une étude réalisée par Ipsos pour Livres Hebdo. L'institut a décortiqué les ventes de grands formats au rayon littérature (1), entre deux rentrées littéraires, de juin 2010 et mai 2011. Elles représentent 17,1 millions de volumes écoulés, soit une baisse, à un an d'intervalle, de 3,4 % en nombre d'exemplaires vendus (- 2 % en valeur).
Le roman, qu'il soit français ou étranger, a toujours été la star de ce rayon concentrant, entre juin 2010 et mai 2011, 67 % des exemplaires vendus devant le policier (24 %), la science-fiction (7 %), puis la poésie et le théâtre, qui ensemble représentent 2 % des ouvrages achetés dans le secteur de la fiction. Mais cette année, il a grignoté des parts, gagnant 4 points par rapport à la même période l'an passé, principalement sur le polar, qui recule de 2 points mais aussi la SF ainsi que la poésie et le théâtre, qui perdent 1 point.
Parmi les dix éditeurs qui se partagent près de la moitié des ventes dans ce rayon (voir ci-contre), Albin Michel reste le plus gros vendeur en fiction grand format (8,3 % des ventes) même s'il perd par rapport à la même étude, l'an passé, 1,7 point de parts de marché. Actes Sud conserve sa deuxième place tandis que Robert Laffont gagne 0,5 point et passe devant Gallimard (5,5 %, soit 1,5 point de moins à un an d'intervalle). La plus grosse progression est pour Flammarion, qui a concentré 4,9 % des ouvrages de fiction achetés entre juin 2010 et mai 2011, soit 3 points de plus que l'an passé. Une performance qui peut être en partie expliquée par le succès de La carte et le territoire de Michel Houellebecq, prix Goncourt 2010.
(1) Hors circuit Internet : fiction (poésie-théâtre, policier-espionnage, romans français et étrangers, science-fiction fantastique).