Livres Hebdo tirera la semaine prochaine le bilan économique détaillé du marché du livre en 2015, dont on sait déjà qu’il est bon. Celui des meilleures ventes de l’année, que nous établissons cette semaine, est, lui, excellent. Dans tous les palmarès, des romans à la jeunesse, des essais au poche et à la bande dessinée et même aux beaux livres, le total des ventes en valeur comme en nombre d’exemplaires s’inscrit en très forte hausse par rapport à l’année précédente.
Après des années de repli pour les gros tirages, ce retour du best-seller, mené par Astérix, qui reste depuis plusieurs décennies la meilleure vente toutes catégories de l’édition française, explique pour l’essentiel l’embellie du marché. La bonne nouvelle, c’est qu’il se fonde sur un cocktail particulièrement réussi de succès "prévendus" et de véritables surprises, qu’il s’appuie aussi bien sur des valeurs sûres reconnues de longue date que sur des tendances plus récentes. Les classements GFK/Livres Hebdo reflètent la permanence des poids lourds du marché (Musso, Houellebecq, Vargas, Levy, Coben…) et de l’impact des grands prix littéraires. Ils font ressortir aussi l’installation d’une littérature populaire française "qui fait du bien" (Gavalda, Legardinier, Bussi), la vogue de la veine érotique (E. L. James, Anna Todd), la percée d’ovnis comme Le charme discret de l’intestin ou même Simplissime, la capacité du livre à répondre aux attentes suscitées par l’actualité, y compris en valorisant ses classiques tels Voltaire ou Hemingway.
Revers de la médaille que déplore, même à la veille du Festival d’Angoulême, l’édition de bande dessinée, pour laquelle 2015 a pourtant été une très belle année, "le public a du mal, comme l’observe Guy Delcourt, à se porter sur de nouvelles propositions". La progression des ventes des best-sellers est tellement supérieure au niveau de croissance moyen du marché qu’elle souligne en même temps les difficultés rencontrées pour valoriser l’ensemble de l’offre éditoriale.
