Avec "Apollinaire, le regard du poète", le musée de l’Orangerie, à Paris, proposera du 6 avril au 18 juillet une exposition qui veut restituer l’importance qu’a eue, pour son époque, le regard de l’auteur d’Alcools, poète, écrivain, critique d’art, ami des artistes et éternel curieux (1880-1918), au centre de la révolution esthétique qui donna naissance à l’art moderne. La Bourdonnaye en a mis en lumière la part érotique en rééditant deux romans le 11 février, le très cru Les onze mille verges ou Les amours d’un hospodar et Les exploits d’un jeune don Juan, histoire d’une initiation sexuelle. Sur ce sujet, La Musardine propose, le 24 mars, Apollinaire, l’enchanteur pornographe, une étude d’Alexandre Dupouy qui révèle la place obsessionnelle qu’occupait la sexualité dans la vie et dans l’œuvre du poète. Dans une tout autre perspective, Raphaël Jerusalmy signe le 19 février chez Bruno Doucey Les obus jouaient à pigeon vole, un roman sensible qui évoque un épisode dramatique de l’existence d’Apollinaire, lorsque, en mars 1916, l’écrivain est atteint par un éclat d’obus dans une tranchée. Le beau catalogue de l’exposition, coédité par Gallimard, paraîtra le 8 avril en même temps que Correspondance, un ouvrage réunissant 120 lettres échangées par Apollinaire et son ami, le marchand d’art Paul Guillaume, de 1913 à 1918. Enfin, le dessinateur Warren Craghead adapte en BD le recueil de poèmes Alcools dans Etre partout, le 23 avril chez l’éditeur belge La Cinquième Couche.
Pauline Leduc