Le jury du prix Médicis 2022 a récompensé, mardi 8 novembre, Emmanuelle Bayamack-Tam pour La treizième heure (POL). Le roman de la marseillaise d’origine de 56 ans est sorti le 18 août. La treizième heure est son 17e roman paru aux Éditions POL depuis Rai de cœur, en 1996. Il raconte l’histoire de Farah, une adolescente, fille de Lenny, le fondateur de l'Église de la Treizième heure, qui l'élève seul. Dans cette communauté millénariste à la fois féministe, queer et animaliste, les membres, des êtres souvent fragiles et angoissés par l'état du monde, récitent Nerval et Rimbaud, célèbrent des messes poétiques et organisent des ateliers de déparasitage psychique.
"Je suis heureuse et honorée de m'inscrire dans une lignée comprenant Georges Perec et Marie Darrieussecq", a déclaré la femme de lettres à l'issue de la proclamation.
Emmanuelle Bayamack-Tam avec son éditeur et son attaché de presse, mardi 8 novembre à Paris - Photo OLIVIER DION
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Le prix Médicis roman étranger a quant à lui été attribué à Andreï Kourkov pour Les abeilles grises, traduit du russe (Ukraine) par Paul Lequesne (Liana Levi).
Enfin, le prix Médicis de l'essai revient à Georges Didi-Uberman pour Le Témoin jusqu’au bout (Minuit). Le philosophe s'est dit "surpris" de cet honneur. "Ce petit livre qui a été élu – je vous en remercie tellement –, c'est un petit volume sur un cas qui le méritait", a expliqué le philosophe.
Il consacre cet ouvrage à Victor Klemperer, "un grand philologue qui a choisi de rester à Dresde" sous le nazisme pour étudier les mutations de la langue allemande dans un régime totalitaire.
Les lauréats français ont rejoint le jury au restaurant La Méditerranée, place de l’Odéon à Paris, où l’annonce des distinctions a été faite à 13h.
L'an dernier, le jury avait récompensé Christine Angot pour Le voyage dans l'Est (Flammarion). Avec La clause paternelle (Actes Sud), Jonas Hassen Khemiri avait remporté le Médicis étranger tandis que Jakuta Alikavazovic a été distingué pour son essai Comme un ciel en nous (Stock).
Le jury du Médicis réunit Marianne Alphant, Michel Braudeau, Marie Darrieussecq, Dominique Fernandez, Anne Garreta, Patrick Grainville, Andreï Makine, Frédéric Mitterrand, Pascale Roze et Alain Veinstein.
Les éditeurs indépendants sont nombreux à tenir de petits stands à BD Boum, du 21 au 23 novembre dans la Halle aux grains de Blois. Parmi eux la maison nantaise Patayo, spécialisée dans le Lianhuanhua, l'ancêtre de la BD chinoise. Son fondateur Frédéric Fourreau s'apprête néanmoins à cesser son activité. Pour ce paysagiste de formation, qui avait fait ses débuts à BD Boum, cette édition marquera donc son ultime participation au rendez-vous ligérien.
La 42ᵉ édition du festival de bande dessinée BD Boum se déroule à Blois du 21 au 23 novembre. Livres Hebdo est allé à la rencontre de son directeur, Bruno Genini, dans l’enceinte de la Halle aux grains, centre névralgique de l'événement. Le directeur du festival depuis 20 ans revient sur les valeurs d’engagement et de pédagogie de l’événement, ainsi que sur son ancrage local et annuel.