Le prix Georg-Büchner a été décerné jeudi 8 juillet à Reinhard Jirgl. Né à Berlin-Est en 1953, cet ingénieur en électrotechnique de formation, a longtemps travaillé comme éclairagiste dans le plus grand théâtre berlinois, la Volksbühne.
Il rédigeait déjà des manuscrit du temps du Mur. Mais ils avaient été jugés impropres à la publication en RDA pour cause de « conception non marxiste de l'Histoire », écrit son éditeur français, Quidam, sur son site internet.
Quidam a publié Les inachevés en 2007, traduction de son roman Die Unvollendenten en 2003. L'éditeur sortira Renégat, roman du temps nerveux le 7 octobre, quatre ans après sa parution en Allemagne. Die Stille (Le silence), son dernier roman, a été édité dans son pays l'an dernier.
L'Académie allemande de langue et de poésie, qui désigne le lauréat, a loué chez Jirgl « une oeuvre romanesque d'un foisonnement épique et d'une voluptueuse clarté ». Elle offre « un panorama obsédant et souvent bouleversant de l'histoire de l'Allemagne au XXe siècle ».
Considéré comme la récompense littéraire la plus prestigieuse en Allemagne, le prix Georg-Büchner est remis au niveau national depuis 1951 à un auteur qui a apporté une contribution remarquable à la langue allemande et la culture germanophone. Il est doté de 40 000 euros.
Parmi ses récipiendaires figurent Günter Grass (1965), Heinrich Böll (1967), Elias Canetti (1972), Peter Handke (1973), Christa Wolf (1980), Martin Walser (1981), ou Elfriede Jelinek (1998). Canetti, Grass et Jelinek ont aussi reçu par la suite le prix Nobel de littérature.