Le philosophe François Dagognet est décédé le samedi 2 octobre à l'âge de 91 ans, à Avallon, dans l'Yonne, a-t-on appris dimanche, par sa famille.
Né le 24 avril 1924 à Langres (Haute-Marne) dans un milieu modeste, François Dagognet était à la fois agrégé de philosophie depuis 1949 et docteur en médecine, spécialisé en neuropsychiatrie, en 1958.
Jeune professeur de philosophie, il s'était lancé dans des études de médecine, non pas pour l'exercer mais parce que cette discipline l'intéressait d'un point de vue philosophique, explique son fils, le journaliste Germain Dagognet. Il fut médecin, consultant auprès de prisonniers, et professeur de philiosophie.
François Dagognet s'est beaucoup intéressé aux sciences et a porté un regard philosophique sur des champs assez peu traités par cette discipline, écrivant par exemple sur la peau, les déchets, le cerveau... Par sa démarche, il s'inscrivait dans le courant philosophique de Gaston Bachelard, qui fut "un peu son maître à penser", rappelle son fils.
Auteur prolifique, le philosophe a publié une soixantaine d'essais chez plusieurs éditeurs, et notamment Arman Colin, les Presses universitaires de France, la Librairie philosophique J. Vrin, Odile Jacob, Encre Marine et les Empêcheurs de penser en rond.
François Dagognet a notamment l'auteur d'une biographie de Gaston Bachelard (Puf, 1965), La raison et les remèdes (Puf, 1964), Rematérialiser (Vrin, 2000), Des détritus, des déchets, de l'abject : une philosophe écologique (Empêcheurs de penser en rond, 1998), Comment se sauver de la servitude ? (Empêcheurs de penser en rond, 2000), Philosophie de l’image (Vrin, 1986) et Philosophie de la propriété (Vrin, 1992), La maîtrise du vivant : fondements d’une bio politique (Hachette littératures, 1988) ou encore Faut-il brûler Régis Debray ?, en collaboration avec Robert Damien et Robert Dumas (Champ Vallon, 1999).
Son dernier ouvrage, Philosophie du travail (Encre marine) était paru en 2013.