Fondateur, en 1952 à Zurich, de la maison d'édition suisse allemande Diogenes Verlag, Daniel Keel est décédé le 13 septembre à l'âge de 80 ans. Il avait une vision très personnelle et peu conventionnelle du métier d'éditeur, qu'il a dévoilée à l'automne dernier dans un livre de Mémoires intitulé Lustig ist das Verlegerleben. Briefe von und an Daniel Keel. Il était aussi très apprécié de ses confrères étrangers.

Riche de 5 800 titres (dont 2 000 toujours disponibles), le catalogue de Diogenes, qu'il a développé avec son associé Rudolph C. Bettschart, comprend beaucoup de classiques, comme Montaigne ou Balzac. Mais Daniel Keel a aussi été l'éditeur de Georges Simenon, de Patricia Highsmith, Donna Leon et Martin Suter. Surtout, il a été à l'origine de deux très gros succès en langue allemande : Le parfum de Patrick Süskind, vendu à plus de 5 millions d'exemplaires en langue allemande et à 16 millions dans le monde (en 47 langues), et Le liseur de Bernhard Schlink, traduit en 40 langues.