« Rien n'est encore bouclé », résume avec une pointe d'inquiétude Valérie Barthez, directrice de l'association Editeurs d'éducation. A sept mois de la rentrée scolaire, 8 régions sur 13 n'ont toujours pas décidé du financement des nouveaux manuels du lycée. La refonte des programmes concerne, dès septembre, les élèves de seconde et de première. Cependant, seuls les Hauts-de-France, les Pays de la Loire, la Normandie, le Grand-Est et Auvergne-Rhône Alpes ont défini courant janvier et février l'allocation de leurs crédits.
« Nous restons en contact avec les régions restantes mais a priori, aucune n'a le souhait de revenir sur le principe de gratuité totale ou partielle », assure Valérie Barthez. Les modalités de financement varient selon les régions. Dans le cas du Grand-Est, où le livre imprimé devrait disparaître d'ici à 2020, les ressources mises à la disposition des familles permettent d'obtenir de l'équipement informatique à des tarifs préférentiels.
En Auvergne-Rhône-Alpes, le budget primitif 2019 prévoit 42 millions d'euros. Environ 20 % de ces crédits concerneront l'achat d'ouvrages imprimés et ce, sur le modèle de l'appel d'offres. En Occitanie, en revanche, les lignes restent encore à définir. Sur le budget primitif 2019, la région s'engage seulement à une « une montée en puissance de la diffusion des manuels numériques » sans préciser le fléchage. Même chose en Nouvelle-Aquitaine, où la région sanctuarise ses crédits « en faveur de la culture et les dotations de fonctionnement des lycées ».
Dans ce contexte, l'association Editeurs d'éducation, qui regroupe au Syndicat national d'édition, 27 maisons spécialisées dans le scolaire, a publié le 28 janvier une lettre ouverte. Une mise en garde par laquelle les éditeurs entendent rappeler l'ampleur du défi à relever en raison du « financement des ressources pédagogiques sur deux niveaux en un an », et des « délais très courts inhérents au calendrier des réformes ».
Si les éditeurs ne s'opposent pas au numérique, ils insistent auprès des régions pour qu'elles veillent à un bon équipement des lycéens et des établissements et qu'elles s'assurent de l'adhésion et de la formation des enseignants. Les commandes des manuels scolaires imprimés ou numériques seront réalisées début juillet.