Près de 250 invités sont attendus vendredi 19 juin au soir à la librairie du Dilettante, place de l’Odéon à Paris, pour fêter plusieurs anniversaires simultanés : les 1 an de la nouvelle adresse, les 30 ans de la maison, et les 40 ans de la librairie. "Mais je triche un peu, admet le fondateur et P-DG Dominique Gaultier. En vrai, j’ai commencé l’édition en 1981 et la librairie en 1973, mais comme il faut des chiffres ronds…"
De son propre aveu, Dominique Gaultier n’est pas un homme de chiffres. Il faut passer par sa comptable pour connaître le chiffre d’affaires de la maison (8,03 M€), lequel "fait le yo-yo en fonction des auteurs. Quand on sort un Gavalda ou un Puértolas, ça bondit tout de suite. L’année d’après, ça reste calme ". Mais il sait que son catalogue compte 342 titres pour 148 auteurs, dont 51 ont débuté en fiction au Dilettante. Il reçoit 3 000 manuscrits par an mais reconnaît ne pas les lire tous. Il les remet personnellement dans l’enveloppe avec une lettre de refus le cas échéant. C’est en préparant la missive qui devait être retournée à Romain Puértolas, qu’il a jeté un œil au manuscrit et "rattrapé par la peau du cou" le dernier gros succès de la maison.
Le Dilettante emploie 6 personnes, dont Dominique Gaultier, son bras droit Claude Tarrène au commercial, une attachée de presse, une comptable, une personne à la fabrication et un "souffre-douleur" à la librairie. "Même après le succès de Gavalda, nous avons continué sur le même rythme, explique Dominique Gaultier. L’idée, c’est de garder fièrement notre indépendance, de ne pas grossir et de rester à un niveau artisanal", ajoute- t-il en précisant que si le Dilettante est son propre diffuseur, la distribution est assurée par Flammarion. Pour la rentrée, trois livres sont prévus : le troisième roman de Romain Puértolas, ainsi que deux auteurs "méconnus" : Pascale Pujol et Jean-François Pigeat. "C’est notre tendance. Nous avons une série découverte, et une autre de redécouverte, pour remettre au goût du jour des auteurs un peu oubliés." Pas de gros projet en lice pour l’anniversaire. "Quand on pratique le dilettantisme, plaide Dominique Gaultier, on est en droit de ne pas respecter les règles."
Emmanuelle Bour
