Le journaliste et écrivain Georges Suffert, l'un des co-fondateurs du Point, est décédé dans la nuit du lundi 16 au mardi 17 janvier d'une crise cardiaque, à l'âge de 84 ans, a indiqué à l'AFP Franz-Olivier Giesbert, directeur de l'hebdomadaire.

Militant de la décolonisation et contre la guerre d'Algérie, il a écrit plusieurs livres dès 1966 parmi lesquels l'essai Les intellectuels en chaise longue, qui s'en prenait en 1974 au parisianisme et à ce qu'on appelait pas encore le "politiquement correct" (Plon), ainsi que Tu es Pierre, une histoire de l'Eglise depuis sa fondation, prix des Maisons de la presse en 2000 et Le pape et l'empereur couronné par le prix Cazes en 2003, aux éditions de Fallois. En 2008, avait préfacé Le sourire de Dieu, d'Irina de Chikoff (Rocher).

Né le 14 mai 1927 à Paris, Georges Suffert entre en 1953 au Commissariat général au Plan à l'époque de Jean Monnet. Il s'oriente ensuite vers le journalisme et devient successivement rédacteur en chef de Témoignage Chrétien, des Cahiers de la République, dirigés à l'époque par Pierre Mendès-France, et de L'Express. En 1972, il joue autour de Claude Imbert un rôle moteur dans la fondation de l'hebdomadaire Le Point, où il travaille comme rédacteur en chef tout en dirigeant le service politique.

Ancien adhérent de la Jeunesse étudiante chrétienne, proche de la gauche non communiste, Georges Suffert a joué un rôle important au sein du Club Jean Moulin, d'inspiration mendésiste, fondé le 13 mai 1958 par Daniel Cordier, secrétaire de Jean Moulin, et Stéphane Hessel. Il a été promu en 2004 commandeur de l'Ordre national du mérite.