L e coup monté de Carole Barjon et Bruno Jeudy (Plon) fait son entrée dans la liste des essais à la 23e place. Il est paru le 28 mars avec un premier tirage de 20 000 exemplaires et une mise en place à 16 000. Ce livre raconte l’élection ratée du président de l’UMP le 18 novembre 2012, le duel entre François Fillon et Jean-François Copé. Jean-François Copé s’est arrogé la victoire alors que François Fillon avait 76 voix d’avance, et que la Cocoé (commission de contrôle des opérations électorales) avait oublié les voix de trois fédérations d’outre-mer (Mayotte, Wallis-et-Futuna, et Nouvelle-Calédonie) dans son décompte. Un « coup monté » selon les propres mots de Patrice Gélard, président de la Cocoé, qui a fini par reconnaître la fraude. Les auteurs démontent aussi le système Copé : la guerre des procurations, le bourrage des urnes et autres prises de pouvoir.
Le livre a bénéficié le jour de sa sortie de bonnes feuilles dans Le Point, d’une invitation de ses auteurs au grand journal de Canal+ et d’un article dans Paris-Match. Mais c’est Jean-Pierre Elkabbach qui a donné le coup d’envoi sur Europe 1 le 29 mars en invitant François Fillon. Interrogé sur les fraudes, celui-ci a confirmé la véracité des faits rapportés par les deux journalistes.
Si les dessous de la politique intriguent toujours, le succès du livre tient aussi à la réputation de sérieux des deux auteurs, Carole Barjon, rédactrice en chef adjointe au Nouvel Observateur et Bruno Jeudy, rédacteur en chef au Journal du dimanche. Ils ont su traiter le sujet avec talent, déroulant le film des événements, jour après jour, comme dans un polar, avec un sens du suspense et de la mise en scène (François Fillon réveillé par François Baroin qui le pousse à aller au siège de l’UMP ; la bénévole Isabelle Schmid, qui ne peut dormir et recompte les voix).
Les auteurs ont aussi su donner à leur livre une dimension « mythique ». « On a connu les guerres Giscard-Chirac, Mitterrand-Rocard, Chirac-Balladur, Sarkozy-Chirac », rappellent-ils en introduction. Ils surnomment d’ailleurs le duo les « Gladiateurs de l’UMP ». S’y ajoute la figure tutélaire de Nicolas Sarkozy, en grand manipulateur : un combat à l’antique en somme. <