Le premier prix Jean d'Ormesson a remis en avant, mercredi 6 juin, le roman de Jacques-Stephen Alexis,
L'espace d'un cillement, rééditié en 1996 dans la collection "L'imaginaire" de Gallimard.
Ce roman, publié pour la première fois en 1959 chez Gallimard et signé par le pionnier de la littérature haïtienne, met en scène la rencontre de Nina Estrellita, une prostituée de 26 ans et de El Caucho, mécanicien syndiqué et progressiste. A travers le prisme coloré de cette aventure individuelle, l'écrivain haïtien évoque aussi les drames de toute la Caraïbe.
Né en 1922, le médecin écrivain Jacques-Stephen Alexis a été remarqué pour ses prises de position politiques, notamment contre la dictature de François Duvalier. Son premier roman, Compère Général Soleil fut publié en 1955 chez Gallimard. Il est mort en avril 1962.
Outre l'ouvrage de Jacques-Stephen Alexis, quatre autres romans avaient été sélectionnés:
Djamilia de Tchinguiz Aïtmatov (Denoël et Folio),
Trilogie de Corfou, volume 1. Ma famille et autres animaux de Gerald Durrell (La Table ronde),
Danube de Claudio Magris (Folio) et
Madame Solario de Gladys Huntington (Les Belles Lettres).
Ces livres représentent
"un bouquet de classiques à redécouvrir. (...)
Des contreforts de l'Himalaya à la baie de Port-au-Prince, de Corfou au lac de Côme, non sans un détour par le delta du Danube, tous offrent ces moments d'émerveillement et d'élévation propres aux livres qui étaient chers à mon père", selon la fille de l'académicien et éditrice, Héloïse d'Ormesson.
Présidé par Françoise d’Ormesson, veuve de Jean d'Ormesson, le jury réunit Dominique Bona, Marie-Sarah Carcassonne, Gilles Cohen-Solal, Teresa Cremisi, Marc Fumaroli, Dany Laferrière, Héloise d’Ormesson, Erik Orsenna, Malcy Ozannat, Jean-Marie Rouart et François Sureau.
Cette récompense littéraire a été créée à la suite du décès, le 5 décembre 2017, de l'académicien Jean d'Ormesson.