« Tous les enfants ont peur du noir [...]. Moi, je n'ai peur que de mon noir à moi, celui que j'ai dans mes yeux », dit Mafalda, 9 ans, atteinte d'une maladie rare qui bientôt la mènera à la cécité. Pour apprivoiser la peur de l'avenir, la fillette doit trouver de nouveaux repères, apprendre à se faire confiance et à compter sur les autres, personnages hauts en couleur et qui n'ont pas froid aux yeux, une Roumaine, dame de service de l'école, et un inévitable petit Filipo. Sur son carnet, elle dresse une liste de choses auxquelles elle tient et qu'elle barre progressivement car bientôt elle ne pourra plus les faire : avoir une meilleure amie, observer les étoiles... La première à être barrée est : piloter un sous-marin. La dernière, elle espère très fort que ce sera : grimper au cerisier de l'école. Cet arbre-refuge lui a été inspiré par Cosimo, personnage du Baron perché d'Italo Calvino. Comme lui, elle voudrait passer des journées entières dans son arbre avec pour seule compagnie son drôle de chat Ottimo Turcaret, qui a comme signe particulier de venir chaque jour la chercher à la sortie de l'école ! Selon sa grand-mère disparue, un géant habite dans chaque tronc d'arbre, et si on l'abat, son esprit passe dans un autre arbre. Le cerisier de Mafalda est devenu pour elle le centre du monde, son kilomètre zéro. Chaque jour, elle compte les pas pour arriver à lui à partir du point où elle commence à le voir. Soixante-dix mètres au début du roman, trente mètres à la fin... On déclare un coup de palpitant pour ce premier roman qui fait entendre la voix unique, fraîche et bouleversante de cette petite fille, qui, face au destin, trouve des ressources insoupçonnées, des pas de côté qui ont aussi pour nom poésie.
Du haut de mon cerisier - traduit de l’italien par Diane Ménard - illustrations de Carolina Rabei
Gallimard Jeunesse
Tirage: 9 000 ex.
Prix: 12,50 euros ; 208 p.
ISBN: 9782075106948