La maison qui édite deux revues (Turkey Comix et DMPP) et 4 à 6 livres par an, va envoyer une lettre (téléchargeable ci-contre) à ses lecteurs via sa newsletter pour expliquer comment la crise du livre et de la bande dessinée la place dans une situation de trésorerie plus que délicate.
"Ces deux dernières années, ce sont quasiment deux ouvrages sur trois qui se sont avérés déficitaires et nous avons réalisé les pires chiffres de vente de notre histoire alors même que les progrès entre nos débuts et ces deux dernières années sont pour le moins criants (on est tombés à 150 exp. vendus sur certains titres 2013/2014. Aucun à moins de 300 exp. jusqu’en 2012)", explique dans ce courrier Alexandre Balcaen, membre du comité éditorial.
La maison souhaite poursuivre son activité et prévoit en 2015 une systématisation des demandes d’aides à l’édition, une baisse des tirages et l'arrêt du salariat d’ici à un an (durée encore nécessaire pour assumer tous les projets engagés et préparer la transition vers un retour au bénévolat intégral).
Mais avant cette réorientation, The Hoochie Coochie a besoin d'argent pour passer le cap et lance donc une opération de sauvetage en proposant une vente des stocks. "Si nous manquons d’argent, nous ne manquons ni de livres remarquables ni de stocks, qui ne demandent qu’à circuler", précise Alexandre Balcaen.
Les éditions font porte ouverte à leur atelier (8, rue du Repos à Paris) les jeudis 4, 11 et 18 décembre entre 19h et 22h, ainsi que le week-end du 13/14 décembre entre 15h et 20h pour permettre aux lecteurs de rencontrer les membres de l'association et les auteurs. Par ailleurs, elles organisent une vente de Noël dans les locaux et par correspondance.
Du plus, afin de financer l'impression du 11e numéro de la revue DMPP qui paraîtra en février, un financement participatif sur le site ulule a été mis en place.
Les difficultés de la maison ne sont pas propre à The Hoochie Coochie mais touchent l’ensemble du marché de la bande dessinée alternative de création. "En une formule expéditive et caricaturale mais pas complètement erronée : crise économique + surproduction = baisse du lectorat + accélération et raccourcissement des cycles de vie des livres en librairies = mort (pour les tout petits éditeurs ne pouvant compter sur la manne financière d’un best-seller)”, analyse Alexandre Balcaen.