Le réalisateur, scénariste, et écrivain français Pierre Schoendoerffer, est décédé ce mercredi à l'âge de 83 ans, des suites d'une opération à l'hôpital Percy à Clamart.
Né en 1928 à Chamalières (Puy-de-Dôme), pensionnaire pendant la Seconde Guerre mondiale, il s'enthousiasme à la lecture de
Fortune carrée, de Joseph Kessel, un de ses "maîtres à lire" avec Joseph Conrad, et rêve d'être marin. A 19 ans, il embarque comme matelot sur un caboteur suédois et passe 18 mois dans la Baltique et en Mer du Nord. Il s'engage en 1952 au service cinématographique des armées, où il fait ses débuts de caméraman en Indochine. Il est fait prisonnier par le Viêt Minh à Dien Bien Phu (en 1954) et passe quatre mois en captivité.
Démobilisé, il devient correspondant de guerre pour le magazine Life. Il rencontre à Hong Kong Joseph Kessel, dont il adaptera le roman La Passe du diable à l'écran, en 1958.
Il mène alors une triple carrière d'écrivain, de grand reporter (Paris-Match, ORTF) et de cinéaste. Auteur, on lui doit La 317e Section, en 1963, qu'il adaptera lui-même deux ans plus tard au cinéma. Le livre a été réédité par Robert Laffont en 2004.
En 1969, il écrit L'adieu au roi (Grasset) qui reçoit le prix Interallié ; il sera transposé sur grand écran par John Milius en 1989.
Le Crabe-tambour, son roman de 1976 (Grasset), est honoré par le Grand prix du roman de l'Académie française. Il réalise la version cinématographique un an plus tard.
En 1981, il rédige Là-haut (Grasset), roman sur la désillusion des guerres coloniales, qui deviendra son film testament en 2004 ; et en 2003 il publie son dernier ouvrage, L'aile du papillon (Grasset). Il est aussi l'auteur du beau livre qui accompagnait son film Diên Biên Phu, Diên Biên Phu 1954/1992. De la bataille au film, publié chez Fixot-Lincoln.
Commandeur de la légion d'honneur, Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs, Officier de l'Ordre national du mérite, Officier des Arts et des lettres, Pierre Schoendoerffer était également membre de l'Académie des beaux-arts depuis 1988 et membre du jury Interallié. Il a également reçu le Prix Vauban en 1984 pour l'ensemble de son oeuvre littéraire et cinématographique.