4 janvier > Premier roman France > Fanny Tonnelier

Jusqu’à la révolution en 1917, la Russie était un pays francophile et francophone, dont les élites maîtrisaient parfaitement notre langue (souvenons-nous de Guerre et paix) et qui, jusqu’au plus haut niveau de l’aristocratie, recrutait volontiers du personnel venu de France, des femmes, surtout : professeurs, précepteurs, musiciens, artisans, domestiques, et… modistes. C’est d’ailleurs dans les archives de l’ambassade de France à Saint-Pétersbourg que Fanny Tonnelier a retrouvé leurs traces, et imaginé la destinée d’Amélie Servoz, une Parisienne originaire de Savoie, qui va vivre - et raconter - des aventures extraordinaires.

En 1910, la jeune fille, qui maîtrise parfaitement son métier, adore la mode et confectionne des chapeaux de son invention, se voit offrir une chance, de celles qui ne se présentent qu’une fois : partir pour Saint-Pétersbourg, reprendre la boutique d’une de ses compatriotes. Elle se lance, et réussit parfaitement. Le tout-Saint-Pétersbourg, où le chic de Paris fait loi, se bouscule chez elle. Elle rencontre Nicolas, un bel officier progressiste, dont elle tombe amoureuse. Mais le vent de l’Histoire tourne. La sainte Russie se fissure. Des émeutes éclatent, la guerre aussi. Le tsar est contraint d’abdiquer. Son Nicolas est tué. Amélie va se trouver emportée dans la tourmente, comme le fétu de paille d’un canotier, et vivre une véritable et périlleuse odyssée avant de pouvoir regagner la France, elle-même en guerre. Sur son chemin, elle croise quelques belles personnes, dont le grand amour de sa vie, Friedrich le Suédois, un précurseur d’Ikea.

C’est original, polyphonique, passionnant et fort bien mené. Fanny Tonnelier réussit une belle entrée en littérature.

Jean-Claude Perrier

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