Basée à Clohars-Carnoët (Finistère), la toute jeune maison d'édition La Singulière concentre sa ligne éditoriale et ses publications sur des ouvrages abordant les rapports de l’Humain à l’environnement. L’objectif est de transmettre des connaissances au grand public via un partage et un dialogue. « Il y a une volonté d’approche sans couleurs politiques afin de toucher le maximum de public sur cette thématique environnementale », présente la fondatrice de La Singulière, Aurélie Courtinat. Cette dernière a vendu précédemment la maison ediSens, dont le catalogue repose sur des ouvrages techniques et spécialisés, pour créer La Singulière, « une maison d’édition originale et tenue par une femme. »
S'informer à travers le roman
La Singulière a publié son premier ouvrage Cessez le feu ! de Louis de Redon en octobre 2023, un essai de vulgarisation sur la situation actuelle entre Humain et nature proposant des solutions individuelles et collectives face aux défis environnementaux. Dans un autre genre mais toujours avec la même thématique de fond, la maison d’édition finistérienne publie ce 22 février Le Marais aux pieuvres, roman sur l’éco-anxiété écrit par Pauline Parent. Virginie est infirmière en pédiatrie près d’une raffinerie. Elle est témoin d’une augmentation de la mortalité infantile dans son service et découvre des pieuvres qui s’agitent dans le marais aux abords de son jardin. Le lecteur plonge dans le marais avec Virginie qui nage entre deux eaux, tiraillée entre la folie et la raison. Le prochain projet de La Singulière passera des marais aux pâturages de la région de Gap avec La politique du Loup de Diane Lespinard, à paraître le 21 mars. Une femme décide de quitter Paris et se retrouve au cœur de la discorde entre pro et antis-loups dans les Hautes-Alpes.
"Il faut que la librairie y croie"
La Singulière reste une maison d’édition très artisanale et procède à une autodiffusion ciblée. Le Marais aux pieuvres est tiré à 700 exemplaires, la maison a ciblé et sensibilisé 400 librairies dans toute la France afin de connaître les retours sur l’œuvre et l’intérêt qu'elle suscite. « On fait attention à l’envie de chaque libraire, souligne l’éditrice Aurélie Courtinat. On préfère trois exemplaires mis en avant sur une table qu’un exemplaire sur la tranche rangé en haut d’une étagère. » Il y a une réelle volonté de cibler les libraires conquis par les titres proposés. « Il faut l’appui du libraire, surtout pour les primo-romanciers. Il faut que la libraire y croie. » Les exemplaires, distribués par Pollen, sont par ailleurs imprimés en France afin d'avoir le moins d’impact environnemental possible. « On veut être cohérent avec notre ligne édito. Ce ne sont pas de grands tirages en nombre à chaque fois, je préfère retirer que stocker », conclut Aurélie Courtinat.