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La romancière Françoise Mallet-Joris est morte

Françoise Mallet-Joris

La romancière Françoise Mallet-Joris est morte

La romancière Françoise Mallet-Joris, ancienne membre de l'Académie Goncourt et Prix Femina en 1958, est morte à l'âge de 86 ans.

Par Vincy Thomas,
avec afp Créé le 13.08.2016 à 16h39 ,
Mis à jour le 16.08.2016 à 17h14

La romancière Françoise Mallet-Joris est morte à l'âge de 86 ans, a annoncé samedi à l'AFP le romancier et journaliste Pierre Assouline, qui lui avait succédé à l'Académie Goncourt.

Née le 6 juillet 1930 à Anvers, de l'union d'un ministre, Albert Lilar, et d'une écrivaine, Suzanne Lilar, elle est décédée le 13 août 2016.

Son premier roman, Le Rempart des Béguines (Julliard, 1951), histoire d'amour lesbien entre une jeune fille et la maîtresse de son père, avait rencontré un joli succès, qu'elle confirma en 1956 avec Les Mensonges (toujours chez Julliard), prix des Libraires cette année-là.

La romancière franco-belge, qui avait reçu le Prix Femina pour L'empire céleste (Julliard) en 1958, était membre de l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique depuis 1993. Admiratrice de Colette, Françoise Mallet-Joris a notamment écrit des récits autobiographiques comme Lettre à moi-même (1963, Julliard), La maison de papier (1970, Grasset), un de ses grands succès, sur ses démêlés familiaux et domestiques, ou La double confidence (2000, Plon), autour de sa mère.

Elle a écrit au total une trentaine de romans et d'essais, dont son dernier, chez Grasset en 2007, Ni vous sans moi, ni moi sans vous, roman de mœurs, sur la perversité des rapports sociaux et la mélancolie d'êtres qui ne savent plus se parler.

Féministe revendiquée

Elue à l'Académie Goncourt en 1971, elle en fut membre jusqu'en 2011. "Françoise avait vraiment une sensibilité qui a beaucoup compté pour influencer les choix des académiciens (du Goncourt), les inciter à lire des livres vers lesquels ils ne seraient pas allés spontanément", s'est souvenu Pierre Assouline.

Cette grande fumeuse aux yeux bleus et aux cheveux blonds avait bousculé le milieu littéraire en se passionnant pour la chanson de variétés et le show-business, écrivant notamment des textes comme La parisienne (1976) pour la chanteuse Marie-Paule Belle, avec laquelle elle a longtemps vécu. "Je lui dois tout... Je suis née une deuxième fois grâce à elle. Je ressens une peine immense", a confié, en sanglots, son ancienne compagne contactée par l'AFP.

Féministe, mère de quatre enfants, Françoise Mallet-Joris "a eu une grande audience notamment chez les femmes mais pas que chez les femmes", a souligné Pierre Assouline. "Ce n'était pas qu'une romancière pour femmes, contrairement à ce que l'on a pu dire en raison de ses engagements féministes", a-t-il ajouté.

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