Le ministre de l'Education nationale Vincent Peillon a annoncé la création jeudi 10 octobre du Conseil supérieur des programmes (CSP), lors d’une conférence à l'Institut de France. La première mission de cette instance indépendante sera de taille : elle devra faire des propositions pour réformer les programmes scolaires de la maternelle, de l’école primaire et du collège, et devra "définir le socle commun de connaissances, de compétences et de culture" que les enfants devront maîtriser, selon le ministère. Elle devra aussi plancher sur l'introduction du numérique dans les méthodes d’apprentissage.
Vincent Peillon a rendu publique les noms des 18 membres du CSP, neuf femmes et neuf hommes, députés, sénateurs, enseignants ou chercheurs. Alain Boissinot, haut fonctionnaire, préside le conseil. Il est l’auteur d’ouvrages sur le système éducatif, tout comme la vice-présidente du CSP, Anny Cazenave, membre de l’Académie des sciences. Marie-Claude Blais, maître de conférences en sciences de l’éducation est notamment l'auteure de Pour une philosophie politique de l’éducation (Bayard, 2002, réédité par Pluriel en avril dernier), co-écrit avec Marcel Gauchet et Dominique Ottavi, et de Transmettre, apprendre, à paraître en janvier prochain chez Stock. Autre membre du CSP : Agnès Van Zanten, sociologue et directrice de la collection "Éducation et société" aux Presses universitaires de France.
Dans un souci de "transparence" et de "qualité" du processus d’élaboration des programmes, la création de cette nouvelle instance est inscrite dans la loi de refondation de l’École de la République du 8 juillet 2013. Les éditeurs élaboreront les manuels de l’automne 2014 à l’automne 2015, la mise en œuvre des programmes de maternelle étant prévue pour la rentrée 2014 et ceux du CP pour la rentrée 2015, puis les années suivantes pour chacun des cycles.
Le ministère a lancé une consultation des enseignants du primaire, jusqu'au 18 octobre. Ils seront à nouveau consultés à la fin de l'année scolaire sur la base du projet de nouveaux programmes élaborés entre-temps par le CSP. Les programmes de 2008, imposés sans concertation, avaient été très décriés, alors que les programmes de 2002, débattus avec les enseignants, avaient été plus consensuels.
Outre la refondation des programmes, l’instance devra aussi repenser les épreuves des examens comme le baccalauréat et les épreuves des concours de recrutement d’enseignants, ainsi que la conception du programme d’enseignement moral et civique de l’école au lycée, dont la mise en application est prévue pour la rentrée 2015.