La littérature étrangère, une valeur refuge

New York avant le 11 Septembre. - Photo Pat FARLEY/GAMMA

La littérature étrangère, une valeur refuge

Comme la rentrée française, la rentrée étrangère s’appuie sur des valeurs sûres, grands noms de la littérature anglo-saxonne et auteurs invités au festival America.

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Par Claude Combet
avec Créé le 15.04.2015 à 21h52 ,
Mis à jour le 23.04.2015 à 10h06

Déjà testés dans leurs pays d’origine, auréolés de prix littéraires et de bonnes ventes, les romans étrangers sont des valeurs sûres en ces temps de crise. On en retrouvera donc 203 en cette rentrée, soit un peu plus que l’an dernier (198).

America.

La rentrée 2014 sera celle du festival America à Vincennes, où 70 auteurs sont conviés, avec pour invités d’honneur, Margaret Atwood (dont Laffont publie un texte d’anticipation, MaddAddam) et Richard Ford. On en retrouvera 21 à la rentrée littéraire : Jami Attenberg (La famille Middlestein, Les Escales), Paolo Bacigalupi (L’alchimiste de Khaim, Au Diable vauvert), Rick Bass (Toute la terre qui nous possède, Bourgois), Nickolas Butler (Retour à Little Wing, Autrement), Jennifer Clement (Prières pour celles qui furent volées, Flammarion), Craig Davidson (Cataract city, Albin Michel), Rene Denfeld (En ce lieu enchanté, Fleuve éditions), Boris Fishman (Une vie d’emprunt, Buchet-Chastel), Tim Gautreaux (Nos disparus, Seuil), Robert Goolrick (La chute des princes, A. Carrière), Paul Harding (Enon, Le Cherche Midi), Jake Lamar (Postérité, Rivages), Wally Lamb (Nous sommes l’eau, Belfond), Joyce Maynard (L’homme de la montagne, P. Rey), Claire Messud (La femme d’en haut, Gallimard), Philipp Meyer (Le fils, Albin Michel), Lisa Moore (Piégé, Denoël), James Salter (Et rien d’autre, L’Olivier), David Vann, l’auteur de Sukkwan Island (Goat Mountain et Dernier jour sur terre, Gallmeister), Adelle Waldman (La vie amoureuse de Nathaniel P., Bourgois), Alexi Zentner (La légende de Loosewood Island, Lattès). Et Justin St. Germain, avec un récit autobiographique sur l’assassinat de sa mère (Son of a gun, Presses de la Cité).

Sans grand risque.

Les éditeurs jouent aussi les valeurs sûres avec des auteurs reconnus comme Alice Munro, prix Nobel de littérature 2013 (Dear life, L’Olivier), André Brink (Philida, Actes Sud), John Banville (La lumière des étoiles mortes, Laffont), John Burnside (L’été des noyés, Métailié), Per Olov Enquist (Le livre des paraboles, Actes Sud), le dissident chinois Ma Jian (La route sombre, Flammarion), Haruki Murakami (L’incolore : Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage, Belfond), Lionel Shriver (Big brother, Belfond), Antonio Tabucchi (Pour Isabel, Gallimard), Thomas Pynchon (Fonds perdus, Seuil) ou Herbjorg Wassmo (Ces instants-là, Gaïa) et Gonçalo M. Tavares (Viviane Hamy).

Les lecteurs retrouveront aussi des romanciers qu’ils connaissent comme James Agee (Bourgois), Silvia Avallone (Liana Levi), Sebastian Barry (J. Losfeld), Jerome Charyn pour un recueil de nouvelles (Mercure de France), Dave Eggers (Gallimard), Robert Goddard (Sonatine), Andrea Molesini (Calmann-Lévy), Yoko Ogawa (Actes Sud), Chuck Palahniuk (Sonatine), José Saramago (Seuil), Steve Tesich (Monsieur Toussaint Louverture), Joanna Trollope, qui reviste Raison et sentiments (Terre Nova), Mo Yan (Seuil).

Un prix littéraire comme le Pulitzer 2013 de La vie volée de Jun Do d’Adam Johnson (L’Olivier), Dernier requiem pour les innocents d’Andrew Miller (Piranha, prix Costa) ou Carambole de Jens Steiner (Piranha, Schweizer Buchpreis) ; un classement "meilleur livre de l’année 2012 aux Etats-Unis" pour Comment être quelqu’un de Sheila Heti (L’Olivier), "à l’univers proche de Miranda July et de Lena Dunham, créatrice de la série Girls" (dont Belfond publie aussi un essai, Not that kind of girl), sont des éléments mis en avant par les éditeurs.

Les Anglo-Saxons en tête.

118 romans sont des traductions de l’anglais, valeur sûre par excellence, et les traductions de langues rares sont moins nombreuses que les années précédentes. Les éditeurs ménagent quand même quelques surprises à leurs lecteurs comme Calmann-Lévy avec Bureau des spéculations, un ovni littéraire de l’Américaine Jenny Offill ; Lattès, avec Etranger dans le mariage, un recueil de nouvelles du cinéaste Emir Kusturica ; Thierry Magnier, avec Sable de l’Allemand Wolfgang Herrndorf ; les Presses de la Cité, avec Schlump d’Hans Herbert Grimm, un roman perdu et… retrouvé, ou le déjanté Le grand ménage du tueur à gages de l’Islandais Hallgrimur Helgason ; Rivages, avec un roman sur le football par l’auteur de polars David Peace, Rouge ou mort. Tandis qu’on découvrira les premiers romans de Taiye Selasi (Gallimard), Chibundu Onuzo (Les Escales) et Benjamin Wood (Zulma), et la première traduction de la Britannique Nell Leyshon (Phébus). Sans compter les premiers titres de Brigitte Bouchard chez Libella, ceux du Nouvel Attila et du Tripode (après la scission), et de la nouvelle maison Super 8, satellite de Sonatine. C. C.

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