"Un syndicat a pour objet exclusif la défense des intérêts d’une profession. Et c’est bien ce que nous formons, une profession. Dans l’univers du livre, le mot syndicat est souvent prononcé du bout des lèvres. Encore l’un des effets de la vision romantique de l’activité de création, qui voudrait gommer toutes les allusions liées au travail. Pourtant, en face, les maisons d’édition sont bien organisées en syndicats", exposait l'association en préambule de son référendum interne.
Démission de la présidente
Cette mue devrait permettre à la structure d'accroître ses financements grâce au paiement de la cotisation syndicale annuelle, fixée à 15 euros par adhérent. Si l'organisme s'est récemment doté d'une directrice à mi-temps avec le recrutement de l'universitaire Stéphanie Le Cam, le reste de ses équipes est principalement constitué de bénévoles. Ces fonds pourront financer "des permanences juridiques et la mise en place d’actions juridiques".
Cette transformation correspond surtout aux revendications de la structure, qui plaide depuis sa création pour une meilleure prise en compte de la représentativité des auteurs et l'organisation d'élections professionnelles pour définir la gouvernance du régime social de la profession. L'absence de cet enjeu dans le programme 2021-2022 pour les artistes-auteurs annoncé, le 11 mars, par la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, a été accueillie par la démission de la présidente de la Ligue, Samantha Bailly.
"L’application des mesures du rapport Racine aurait pu changer la donne de façon inédite et historique, elle aurait pu avoir des effets très concrets sur la vie des créateurs et créatrice. Cette chance n’a pas été saisie par les pouvoirs publics, avait regretté l'ancienne responsable. Face à cette "reculade", elle plaidait pour que "des syndicats d'artistes-auteurs siègent dans les différentes instances où l'on demande la position de nos professions sur tel ou tel sujet. De syndicats élus démocratiquement par les artistes-auteurs sur la base de positions claires." Dont acte.