"J’aime beaucoup le principe du café suspendu et je voulais l’appliquer au livre. J’y pensais depuis longtemps mais je ne savais pas comment le mettre en place. C’est chose faite" raconte Laurence Tutello, fondatrice de la librairie. Chaque client de la librairie peut mettre deux euros dans une boîte, qui s'ajoutent à ceux des autres clients jusqu'à constituer la somme nécessaire. "Avec dix euros, l’enfant peut avoir un roman poche, avec quinze, un album" explique-t-elle encore, ajoutant qu’elle applique la remise des 5%.
"Ce ne sont pas des livres défraîchis, en solde ou en service de presse. Ils sortent du stock et je fais mon travail de libraire, je conseille en fonction de l’âge et des goûts" insiste-t-elle. Elle a demandé à deux enseignants de lui signaler les enfants de leurs classes qui ont envie de lire et dont les parents n’ont pas les moyens ou ne pensent pas à acheter un livre. De son côté, elle a déjà repéré les enfants du quartier qui viennent faire un tour dans la librairie, regardent ses tables avec gourmandise, sans pouvoir se payer le titre dont ils rêvent. "Même s’ils n’ont qu’un livre dans leur vie, c’est celui-là qui les fera grandir" revendique Laurence Tutello qui a inscrit ces mots sur l’affiche de l’opération "Chaque individu a le droit de lire, Lire c’est être libre, Le livre c’est la liberté !".
Depuis dix jours que l’opération a été mise en place, il y a déjà "deux albums et un roman en attente", annonce-t-elle, en espérant que ses confrères reprendront son idée.