Cette semaine, la Fnac a ouvert une succursale à Aubenas, en partenariat avec Intermarché, et à Angoulême une Fnac Connect dédié aux smartphones et objets connectés. Si en 2011, à l’arrivée d’Alexandre Bompard à la tête de l’enseigne, la Fnac semblait au bord de l’épuisement, quatre ans plus tard, elle est parvenue, à en croire les derniers résultats publiés, à retrouver une certaine attractivité. Au prix toutefois d’un plan d’économies drastique (310 postes supprimés) et d’une mutation à marche forcée de son modèle économique. Un électrochoc imposé pour ne pas finir comme Virgin.

Fruit du plan Fnac 2015, enclenché début 2012, cette transformation repose sur deux préoccupations centrales : réconcilier le réseau de magasins physiques et le site Web pour faire entrer la Fnac dans l’ère de l’omnicanal et du numérique, et apporter une réponse à toutes les nouvelles envies et pratiques du consommateur afin qu’il ne s’évade pas vers d’autres sites. La Fnac a "retravaillé sa capacité à innover en allant chercher des modèles commerciaux originaux et pertinents à tous les niveaux", souligne Coralie Piton, directrice de la stratégie et du livre de la chaîne. Elle a donc introduit de nouvelles familles de produits (objets connectés, papeterie ou petit électroménager design), enrichi ses services clients (livraison express) et adopté la franchise pour étendre son périmètre. Onze magasins ont ouvert sous ce format en 2014, un rythme que la Fnac aimerait conserver.

La démarche a donné naissance à l’offre de liseuses et de livres numériques Kobo by Fnac, qui permet à l’enseigne de concurrencer directement Amazon. Pour maintenir son rang de premier libraire de France et continuer à grignoter des parts de marché, la Fnac choisit par ailleurs d’élargir sa clientèle en "démocratisant la lecture" grâce notamment "à une théâtralisation accentuée des ouvrages populaires" et à davantage de "sélections de divertissement", détaille Coralie Piton. L’enseigne opère également des choix plus serrés dans l’offre éditoriale, au risque, selon la majorité des fournisseurs, de favoriser les ruptures en réduisant le stock moyen par article, voire de raccourcir l’offre en magasin.

Présenté en septembre, le prochain plan d’entreprise, baptisé Fnac 2020, vise à enraciner cette mutation, et devrait s’appuyer sur l’anticipation des nouvelles tendances de consommation, tel l’essor de l’économie collaborative. A quand le livre d’occasion à la Fnac ?

20.03 2015

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